Les Chroniques de Nerÿe
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 Blanche comme le charbon, angélique comme le démon

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Valerya Neseryis
Valerya Neseryis
Messages : 4
Neÿr Neÿr : 8032

Feuille de personnage
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Inventaire:
Informations générales

Sorcière ❖ Clan noir ❖ 24 ans ❖ Métier ❖ Mëawyn


▐ Familier(s): Reshia, une femelle ladriss qu'elle a doté du pouvoir de se rendre invisible durant un court instant.
▐ Montures(s): Vesheret, étalon offert par sa tante.

▐  Magie liée:  Sorcellerie

▐  Dons innés:
-Force spirituelle (lévitation)
-Force spirituelle (télékinésie)
-Familier

▐  Dons naturels (compétences):
-Valerya est capable de courir à vitesse modérée sur de longues distances.
-


Physique

Blanche comme le charbon, angélique comme le démon Img3
- Le physique de Valerya est un de ses atouts majeurs, qu’elle partage avec le reste de sa famille, y compris la tache de naissance en forme de larme sur le bas de son dos. Elle possède un corps svelte et gracieux, les jambes longues, le ventre plat, la poitrine ferme, et  à la douce peau d’albâtre ayant pour seul défaut une longue cicatrice rose barrant son cou, souvenir perpétuel de moments passés, gravés dans sa mémoire. Elle la cache par une bande de tissu, la couleur différant suivant ses vêtements, qui somme-toute ne rend pas si mal. Ses cheveux d’un blond presque blanc s’accordent à la perfection avec son teint diaphane, coupés au-dessus des épaules et rarement attachés.
Ses yeux quant à eux, ourlés de longs et épais cils noirs, sont d’une curieuse couleur, oscillant parfois entre le bleu saphir et le vert émeraude, mélangeant souvent les deux teintes. Son regard, plein d’intelligence et de réflexion, est le seul traître à son jeu, car la moindre émotion, le moindre sentiment qui habite la jeune femme s’y reflète, et l’on peut alors voir ce qu’elle ne montre jamais. Son visage à l’ossature fine est d’une aussi grande beauté que le reste de son corps, les traits bien dessinés, les pommettes saillantes et le nez long et droit. Ses lèvres contrastent quelque peu avec sa peau, d’un rouge discret mais bien visible.
Valerya s’habille très simplement, du moment que les robes moulent son corps et mettent en valeur ses yeux. Il lui arrive bien sûr de porter du noir, lors des rares moments où elle veut bien montrer sa mauvaise humeur, toutefois elle n’en fait pas grand cas et préfère le bleu ou le vert, en accord avec la couleur de ses yeux et créant un délicieux mélange exotique de par le contraste avec sa peau pâle et sa coupe de cheveux inhabituelle. Elle s’habille certes simplement, mais elle aime mettre l’accent sur le détail, comme par exemple un bracelet de cheville qui, lorsqu’elle remonte légèrement sa jupe, attire l’attention sur ses longues jambes, ou encore une fine ceinture mettant l'accent sur sa silhouette élancée et sa taille fine. La jeune femme est tout à fait consciente de son physique avantageux, et ce serait mentir que de dire qu’elle n’en tire pas profit.
Elle porte toujours un simple anneau d’argent, seul objet lui restant de sa sœur Nërya et auquel elle tient énormément.




Psychologie

Blanche comme le charbon, angélique comme le démon Img2
- Pour rien au monde elle ne l’admettrait, mais Valerya est une personne très fière et qui ne supporte pas d’être rabaissée, humiliée ou rejetée. Elle est consciente d’avoir des défauts qui pour une curieuse raison, font partie de son charme, même si parfois son cynisme n’est pas vraiment considéré comme étant une chose charismatique chez elle, les sarcasmes n’étant pas pour la joie de tout le monde. C’est une jeune femme pleine d’énergie contenue, principalement de la colère et de la tristesse provenant de son manque d’affection, et de son désir de se délivrer du pacte de sang, non pas parce qu’elle recherche l’amour – même si la possibilité attitre quelque peu son attention -, mais parce qu’elle refuse d’être enchaînée sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Ainsi, de son temps libre, elle se joint parfois à quelques autres sorcières de son clan afin de rechercher dans chaque grimoire existant, chaque parchemin, le moindre morceau de papier, le moyen de se délivrer de leurs chaînes, même si elle sait qu’elles ne trouveront certainement pas grand-chose, du moins pas grand-chose d’utile. Elle hait le pacte de sang comme une entité physique dont elle voudrait arracher chaque membre un à un en de délectant de ses cris, afin de venger sa défunte sœur qui en fut victime, et qui par la suite, mit fin à ses jours.
Très lunatique et imprévisible, il est impossible de connaître ses réactions, qui n’ont parfois aucun sens. La puissance de sa colère est telle que parfois, et bien malgré elle, des larmes lui montent aux yeux sans qu’elle puisse les contenir. Aussi, il faut éviter de laisser à portée de ses mains des objets dangereux lorsqu’elle est ainsi changeante, car il est bien connu qu’afin de faire passer sa colère, il n’y a rien de mieux pour Valerya que de lancer tout ce qui se trouve près d’elle, et c’est encore mieux si l’objet se brise ou en brise d’autres, tant que cela fait beaucoup de bruit.
Ce qui fait en revanche son charme, et ceci nul ne peut le nier, c’est sa capacité à attirer l’attention sur elle et parfois, à captiver quelques naïves personnes en béate admiration devant sa prétendue perfection. Parce que Valerya ne peut, ne veut pas montrer ce qu’elle ressent, alors elle érige un mur gigantesque, une barrière infranchissable entre elle et l’extérieur, et arbore un masque de marbre, qui se fissure quand on sait où frapper. Elle confond parfois ce masque avec sa véritable personnalité, plus sensible et compatissante qu’elle ne voudrait bien le faire croire.
Malgré sa compassion, il est des domaines où la jeune femme ne s’embarrasse pas de regrets. La plupart sont les hommes, qui la déçoivent toujours. Elle n’hésite pas à s’en servir à leurs dépens, tant que cela sert ses intérêts et ceux de son clan, parce qu’en effet elle lui reste très fidèle et fait bien souvent passer ses besoins avant les siens. Toutefois, sa communauté est bien la seule chose à laquelle elle semble être fidèle.
L’esprit vif, l’intelligence acérée et la perspicacité à toute épreuve, Valerya est une jeune femme très réfléchie, à part, bien sûr, sous le coup de la colère. Elle essaie de penser avant tout avec sa tête, toutefois il lui arrive de servir les intérêts de son cœur et cela n’est pas toujours la meilleure chose à faire. Elle a un esprit très tactique et en temps de guerre, elle ferait un stratège hors-pair, cependant la guerre et le sang n’est pas une chose qu’elle désire énormément.
Valerya n’a aucune confiance en personne, encore moins en elle-même, et s’attend toujours au pire venant de son entourage. Elle devient littéralement paranoïaque en compagnie des hommes, toujours tendue, à l’affût du moindre piège, de la moindre manœuvre. Ce n’est pas qu’elle le fait intentionnellement, mais elle n’arrive tout simplement pas à mettre sa vie entre les mains de quiconque. On ne la voit réellement détendue que lorsqu’elle se perd dans ses pensées (et là encore, il arrive que celles-ci soient tristes, et s’accordent alors avec son expression) ou quand elle dort.
Elle connaît ce que signifie le mot « sacrifice », surtout pour son clan, et n’a pas peur de souffrir, autant physiquement que moralement, comme si elle avait acquis, au cours des années et des évènements marquants, certains encore récents, de sa vie, une certaine endurance.


Histoire

Blanche comme le charbon, angélique comme le démon Img1
- Cette voix, elle s’en souvenait à la perfection. Le timbre clair, le léger accent sur le R, la moindre note lui revenait en mémoire. Cette façon qu’elle avait parfois de baisser le ton sans aucune raison, ou encore de se mettre à rire. Ce rire aussi, elle n’en avait rien oublié. Similaire au sien, cristallin et plein de joie, il donnait envie de rire aussi et était un doux plaisir pour l’oreille. Elle aurait tant aimé pouvoir l’entendre à nouveau, pour en capter à nouveau le son si précieux, mais ce plaisir lui était interdit. Il ne lui restait à présent plus que les souvenirs, et peu à peu ceux-ci s’effilochaient, certains détails lui étaient interdits, et malgré ses efforts pour se les rappeler, ils lui échappaient toujours un peu plus.
Mais pour l’instant, tandis que ce souvenir-là persistait, elle se devait d’en profiter.
« Tu es belle ! fit la voix encore intacte dans sa mémoire.
— Mais toi aussi, tu sais. Nous sommes sœurs, après tout. »
À nouveau ce rire, innocent et enfantin, plus fluet toutefois que le sien.
Valerya aimait à dire que Nërya était sa sœur, sa petite sœur, sa protégée, alors qu’en vérité elle était la fille de sa défunte tante et ainsi, sa cousine. Mais elle la considérait comme sa sœur parce sa tante Dëryana n’avait malheureusement pas survécu à son accouchement. La petite semblait évoluer dans un autre monde, sans toutefois être vraiment absente de celui où se trouvait Valerya, curieuse et fascinée par cette façon qu’elle avait de s’absenter un moment et de voyager par-delà la réalité. Nërya avait aussi un corps très maigre, et aucune nourriture ne semblait parvenir à lui faire prendre un peu de poids. Aussi, sa stature frêle laissait deviner la fragilité de la petite, autant physiquement que mentalement. Pourtant, elle était pleine de joie de vivre, douce et généreuse comme Valerya n’en avait jamais vu. Si elle ne l’avait pas tant aimée, elle en aurait certainement été jalouse. Toutefois elle ne souhaitait plus s’abaisser à ces futilités, car à présent elle avait dix ans, « Dix longues années que nous la supportons ! », comme le disait sa mère. Nërya, quant à elle, en aurait bientôt neuf.
La petite était d’une tout aussi grande beauté que l’aînée, toutefois la sienne semblait plus fragile et résidait essentiellement dans son visage auquel, curieusement, la maigreur seyait plutôt bien. Valerya, en revanche, était d’une beauté pleine d’assurance et de puissance, tout comme sa mère, qui à son même âge ne manquait déjà pas de caractère, et encore moins de repartie. Elle semblait s’être adoucie au fil des années, ou peut-être avait-elle menti.
Valerya était, pour le jour de son anniversaire, vêtue d’une très jolie robe de lin blanc confectionnée par sa mère le matin-même, et quelques fleurs parvenues d’au-delà le marais parsemaient ça-et-là sa chevelure qui atteignait bientôt ses hanches graciles. Ses lèvres n’avaient nul besoin d’un quelconque artifice, elles étaient naturellement rouges et offraient un agréable et léger contraste avec sa peau.
Assises ainsi à la table de leur mère, souriantes et pleines de joie, nul n’aurait pu s’attendre à assister à ce qui adviendrait plus tard, pourtant c’est souvent aux plus heureux qu’arrive le plus grand malheur.

« Oh ! Comme il est beau ! »
Cette exclamation, dont le ton ne laissait nul doute quant au ravissement de la jeune fille, arracha, même aux plus aigries, un sourire ravi. Celle qui souriait le plus était sans conteste sa tante Aalevia, qui pour les quinze années de sa nièce, lui avait offert un magnifique jeune poulain, né à peine quelques mois auparavant. Sa robe d’albâtre lui avait immédiatement fait penser à Valerya, et c’est sans doute son caractère plein de malice, ironique parfois, qui l’avait décidée à le lui offrir. Il n’y avait pourtant aucune occasion à fêter, toutefois Aalevia n’avait su revenir sur sa décision.
« Il est pour moi, c’est vrai ? demanda-t-elle, n’osant y croire, un sourire hésitant étirant ses belles lèvres pleines.
— Mais oui, bien sûr ! répondit Aalevia de son ton habituel, plein de malice. »
La jeune fille, peut-être trop émue pour parler (bien que cela s’avérât difficile à croire dans le cas de Valerya), ou simplement, pour une fois, ne trouvait-elle rien à dire, courut presque se jeter dans les bras de sa tante, et déposa une dizaine de baisers qui parsemèrent sa figure entière, lui arrachant un sourire et, sans qu’elle s’en rende compte, la faisant un peu rougir.
« Il sera à moi et à Nërya, décréta-t-elle une fois qu’Aalevia eût recouvré sa liberté. »
Il y avait toujours Valerya et Nërya, jamais une seule. Elles passaient tout leur temps ensemble, la grande sœur protectrice et la jeune et charmante étourdie, de sorte que même Valerya se laissait entraîner dans le petit monde de sa protégée, auquel elles seules avaient accès, un secret qu’elles devaient partager parmi tant d’autres.
« Eh bien, tant mieux, je serais venue pour deux personnes, dans ce cas, fit Aalevia avec un sourire qui sonnait faux, le ton de sa voix auquel elle parvenait difficilement à donner un accent sincère, exprimant cette fois très peu sa joie, qu’elle ne ressentait plus vraiment. Elle désapprouvait fortement le lien trop étroit (selon elle) qui existait entre ses nièces, mais leur mère n’avait pas le cœur à les séparer, car elles n’avaient à présent besoin que l’une de l’autre, et leur connivence ne souffrait jamais d’aucun écart. Ce n’est pas que la sorcière cherchât leur malheur, bien au contraire, mais elle craignait que le lien qui les unissait ne les détruise un jour, et cela elle ne pourrait le tolérer. Le Sabbat n’ayant pas fonctionné pour elle, Valerya et Nërya étaient ainsi les seuls enfants qu’elle pouvait chérir, et peut-être son attachement à elles n’était-il qu’une illusion, bercée par ce besoin taraudant de tenir son propre enfant, sa propre fille, dans ses bras, et enfin, de sentir que l’on avait besoin d’elle, de son amour et de sa protection.

Le tonnerre gronda, arrachant un nouveau cri à la jeune fille. Les trombes d’eau qui s’abattaient sans relâche sur le toit de leur demeure l’empêchaient de penser clairement, d’écarter la peur qui lui nouait l’estomac. Les éclairs qui déchiraient parfois le ciel, presque aveuglants, n’avaient pour elle rien de fascinant. Tout ce qui l’animait, à cet instant, c’était la terreur. Elle avait si peur qu’elle était incapable de contenir ses cris, malgré l’étreinte de sa sœur qui se voulait rassurante. Elle se penchait en avant puis se redressait dans un cycle qui ne connaîtrait de fin que lorsque le silence reprendrait ses droits, recroquevillée sur la couverture qu’elle partageait avec Valerya, celle-ci lui chuchotant des mots censés la rassurer, mais c’était à peine si elle l’entendait avec tout ce fracas nocturne. Jamais elle n’avait vu ni pensé le monde si clairement, et cette soudaine netteté lui faisait mal, aux jambes, au crâne, à chaque muscle tendu comme la corde d’un arc de son corps, chaque veine pulsant violemment, et ces pulsations lui étaient aussi distinctes que le martèlement de la pluie sur le toit, à peine un mètre au-dessus de leur tête.
« Chuut… Tout va bien… »
C’était la voix de sa sœur, qui ne s’arrêtait plus à présent de scander ce refrain incessant. Elle aurait voulu sentir contre son oreille les battements calmes et réguliers du cœur de sa sœur – car elle savait au fond d’elle qu’il ne pouvait en être autrement – afin de se rassurer, mais elle ne le pouvait pas, l’orage l’en empêchait.
« Pourquoi… pourquoi il y a autant de bruit ? sanglota-t-elle d’une voix qu’on aurait pu confondre avec celle d’un très jeune enfant
— Ce n’est rien, ma sœur, répondit la voix toujours aussi douce et calme de sa sœur. Ce n’est qu’un peu de bruit, rien de plus.
— Mais… mais les éclairs ?
— Rien qu’un peu de lumière. »
Valerya la redressa alors, et la força à la regarder dans les yeux.
« Maintenant, ferme les paupières. (Elle s’exécuta, tremblante et terrorisée.) Bien. A présent, imagine une mer aussi bleue que tes yeux, avec une légère teinte de vert. »
Oui, cela, elle pouvait parfaitement le voir, car elle croisait son propre regard chaque fois qu’elle voyait Valerya.
« Bien. Imagine que l’eau est plate, si plate qu’on dirait de la glace. Il n’y a aucune vague, rien que de l’eau calme et qui n’a rien de dangereux. Il y a un grand silence, un silence tel que tu peux entendre ta respiration, lente et régulière. Le ciel est clair et aucun nuage ne vient masquer son bleu profond et apaisant. La mer et les cieux se rejoignent à l’horizon, et le curieux reflet des hauteurs fait sembler l’eau encore plus bleue. »
Alors qu’elle s’imaginait tout cela, sa respiration ralentit peu à peu, les battements effrénés de son cœur se firent plus lents, moins audibles, ses muscles se détendirent progressivement. Elle put alors se soustraire à la réalité, voir et entendre le silence de cette mer si belle, si calme, si lisse, et laisser loin, très loin derrière elle le tonnerre, les éclairs et la pluie. Elle n’entendait plus que son souffle, presque normal à présent, accordé aux pulsations de son cœur.
Valerya, restée dans le monde réel, sourit, et comme mue par la même envie, la même émotion, comme si leur connivence était devenue symbiose, et leurs différences similitudes, Nërya sourit à son tour.
Soudain, le tonnerre poussa une nouvelle fois un puissant grondement, qui arracha un hennissement de peur au-dehors, et un cri au-dedans.
« Chut… ce n’est rien... tout va bien… tu vois la mer, le ciel, tout est calme et parfaitement silencieux. »
Elle replongea alors totalement dans sa vision, oubliant parfaitement le bruit, se concentrant uniquement sur le silence, et le bleu, et le vert, des couleurs si familières, qui lui procuraient chaleur et sérénité.

Valerya soupira, se prit la tête entre les mains, masquant son expression.
« Je t’en prie, ma sœur, dis quelque chose. »
La voix de Nërya était pleine de sanglots retenus, de regrets inexprimés, et de supplications désespérées, qui ne pouvaient que la rajeunir de ses dix-neuf ans.
« Que veux-tu que je te dise ? gronda Valerya en se redressant soudainement, dardant sur la jeune fille ses yeux pleins de colère et de reproches, qui acheva de la faire pleurer. Mais pour une fois, Valerya n’y prêta pas attention.
— Comment as-tu pu ? martela-t-elle. Te rends-tu compte de ce que tu es en train de perdre ? Et pour quoi ? Un jeune fripant qui ne cherche qu’à profiter de toi ? Que crois-tu qu’il fera quand il verra que tu auras perdu tes pouvoirs ? Tu penses qu’il restera avec toi, tu penses qu’il t’aime vraiment ? »
Un horrible sanglot, semblable à celui d’un animal blessé et terrorisé, qu’il n’avait plus rien d’humain, secoua la jeune fille, et fit soupirer Valerya.
« Ne pleure pas, enfin. Tu ne vas pas pleurer toute ta vie pour un oui et pour non. Il te faut être forte. Quand tu lui diras, en le regardant dans les yeux, que vous ne vous reverrez plus, tu…
— NON ! »
Ce hurlement, qui avait probablement dû atteindre l’outre-monde, arracha un sursaut à Valerya qui ne put masquer sa surprise.
— Jamais je ne le quitterai, tu m’entends ? JAMAIS ! »
Elle la poussa alors violemment, et sa sœur, celle qui l’avait toujours et aimée et protégée, alla s’écraser misérablement contre le mur, qui trembla de toute la force de Nërya que lui avait conféré sa rage et sa peur.
« Doriaan m’aime, je le sais ! martela-t-elle lentement, durement, avec force et conviction, émotions jusqu’à lors inconnues de la jeune fille. Tu ne peux pas dire qu’un homme t’aime, toi ! Tu ne sais pas ce que c’est. Je me fiche de perdre mes pouvoirs, de devenir humaine, je serais avec LUI ! Tu m’entends ? Je serais avec lui et uniquement lui, et pas avec toi !  »
Valerya ferma les yeux pour masquer les larmes qui les emplissaient. Depuis quelque temps, Nërya était incontrôlable, et elle saisissait à présent la raison de ce changement. Quelque part, Valerya avait toujours voulu la contrôler, car elle savait au fond d’elle que toute cette colère, cette peur et ces regrets, finiraient un jour par vouloir s’exprimer, sortir de leur prison qu’elle avait elle-même fabriquée.
Elle se mordit la lèvre inférieure très fort, ignorant parfaitement la douleur physique que cela lui procurait, parce qu’elle n’était rien comparée à la douleur morale qu’elle ressentait en ce moment.
Nërya lui jeta un dernier regard, plein de rage et de remords mêlés, puis fit demi-tour et la laissa là, hébétée.

« Alors, tu en es sûre à présent ? Tu attends un enfant ?
— Oui. »
Aalevia avait bien remarqué cet air distrait qu’arborait sa nièce depuis quelque temps. Etait-ce à cause du Sabbat ? Peut-être avait-elle été choquée par ce qu’elle avait découvert… comme Aalevia. Mais une telle chose s’avérait difficile à croire venant d’une femme si pleine d’assurance et de force telle que Valerya. Et si cela n’avait pas rapport avec le Sabbat, Aalevia avait sa petite idée, toutefois elle se garda bien de la dire. Valerya lui parlerait de ses problèmes avec sa sœur quand son cœur le lui dirait, et Aalevia n’allait certainement pas la forcer. Elle savait ce qui lui en coûterait.
Elle l’observa donc dans son mutisme inhabituel, le silence lui seyant décidément très mal. Elle plissa les yeux lorsqu’elle renonça à terminer son repas et se leva, lui adressa un bref regard et se dirigea vers sa chambre à coucher, toujours sans un mot.
C’est alors que Nërya fit son entrée, le visage ravagé par les larmes, et il n’y avait nul mot pour exprimer la douleur que l’on voyait au fond de ses yeux. Mais pire encore, Aalevia sentit un changement chez la jeune femme, un changement qui était l’explication à sa peine.

« Je ne me souviens plus très clairement des moments qui ont suivi, fit Valerya, le regard perdu dans le vague. J’étais dans une sorte de brouillard… »
Sa mère lui serra la main avec force, comme si la puissance qui émanait de cette simple étreinte allait parvenir à effacer la peine qui suintait à travers tous les pores de la peau de Valerya, peine qu’elle partageait tout à fait.
« Je t’en prie, souffla-t-elle, raconte-moi. »
Valerya prit une profonde inspiration et releva la tête, le visage rendu méconnaissable par le manque de sommeil, d’alimentation, et par ses courts cheveux, pas plus longs que jusqu’à ses oreilles, eux-mêmes gras et ternes.
« Quand elle est entrée dans ma chambre, j’ai immédiatement su ce qu’il se passait. Elle avait perdu ses pouvoirs, et Doriaan l’avait abandonnée. Elle était désespérée… (Sa voix se brisa, mais elle trouva la force de continuer.) Elle m’a tout raconté. Dès que Doriaan a su, il l’a laissée là, comme un vulgaire outil dont on n’a plus aucune utilité. Elle m’a dit qu’il était toute sa vie, qu’elle avait cru qu’il l’aimait… La pauvre naïve… »
La lèvre inférieure de sa mère se mit à trembler, et tout comme sa fille, elle réprima un sanglot avec peine. Elle lui fit signe de continuer, incapable de le faire oralement tant sa gorge était serrée. Valerya déglutit, avant de dire dans un murmure : « Nous nous sommes endormies ensembles, chez Aalevia, et au matin, elle n’était plus là. »
Aeressia ferma les yeux, l’étau que formait sa main autour de celle de Valerya se resserrant à lui faire mal, mais elle ne dit rien. Elle attendit que sa mère reprît le contrôle sur ses émotions, et poursuivit, la voix de plus en plus éraillée : « Je l’ai retrouvée dans notre maison. Elle s’était empoisonnée… » Elle éclata en sanglots, bientôt suivie par Aeressia, et elles pleurèrent ainsi, sans autre forme d’éteinte que leurs mains serrées au point que leurs phalanges en blêmissaient.
Quand enfin les larmes se tarirent, Valerya finit son récit d’une traite, la voix sans plus aucune émotion, le regard vide.
« J’ai soudain ressenti une grande douleur, et en baissant les yeux, j’ai vu du sang, de plus en plus de sang, et j’ai perdu connaissance. En me réveillant, Aalevia était là, endormie à mon chevet. Je l’ai réveillée et lui ai demandé. Elle m’a dit que l’enfant n’avait pas survécu. »
Aeressia secoua la tête, n’osant croire à tout cela, comme hébétée par tant de malheurs. Elle désigna alors d’un doigt tremblant le bandage rougi autour du cou de sa fille, l’effleura un instant, et rencontra son regard, toujours aussi vide, une question muette au fond des yeux. Valerya baissa la tête. « J’ai essayé… (Elle déglutit.) Mais je ne suis pas parvenue. J’étais trop lâche.
— Ne dis pas cela, mon amour, s’exclama sa mère en la prenant alors dans ses bras, son étreinte chaude et protectrice lui exprimant tout son amour et ses regrets. Au contraire, affirma-t-elle avec force, tu as eu le courage de continuer à vivre, même si nous ne reverrons jamais plus Nërya… (Elle renifla.) Comme je regrette de n’avoir pu être là… Je ‘aurais jamais dû partir, j’aurais pu envoyer quelqu’un d’autre chercher notre nourriture… » Valerya secoua la tête contre la poitrine de sa mère. « Tu ne savais pas, chuchota-elle. Je t’envie. Tu n’auras pas été là pour la voir se détruire, et moi par la même occasion. » La jeune femme ferma les yeux, et comme à chaque fois qu’elle le faisait à présent, elle vit le visage de sa sœur, blême et sans vie.


Et vous !

▐ Pseudo:Brindille, ou Bi
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▐ Mot de passe:« Qui trop combat le dragon devient dragon lui-même. »
▐ Comment as-tu connu le forum:Par partenariat.
▐ Présence sur le forum:4 à 7j / 7
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MessageSujet: Blanche comme le charbon, angélique comme le démon   Blanche comme le charbon, angélique comme le démon EmptySam 2 Nov - 22:02
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Aelalia Na'Shäe
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Aelalia Na'Shäe
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Je viens aux nouvelles, il te reste jusqu'au samedi 16 novembre pour terminer ta fiche (;
Qu'en est-il ?
MessageSujet: Re: Blanche comme le charbon, angélique comme le démon   Blanche comme le charbon, angélique comme le démon EmptyMar 12 Nov - 15:36
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Bonjour
Eh bien j'avance assez lentement, je n'ai pas trop eu de temps à moi la semaine dernière^^' mais d'ici samedi j'aurais terminé je pense :)
MessageSujet: Re: Blanche comme le charbon, angélique comme le démon   Blanche comme le charbon, angélique comme le démon EmptyMar 12 Nov - 15:39
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Khëradashulzâmn
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Très bien Valerya, bon courage pour la fin de ta fiche, préviens nous quand elle sera terminée =)
MessageSujet: Re: Blanche comme le charbon, angélique comme le démon   Blanche comme le charbon, angélique comme le démon EmptyMar 12 Nov - 20:33
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Valerya Neseryis
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Bonsoir.
Ce soir je ne pourrais pas terminer ma fiche :s serait-ce possible d'avoir un délai jusqu'à demain soir ?
MessageSujet: Re: Blanche comme le charbon, angélique comme le démon   Blanche comme le charbon, angélique comme le démon EmptySam 16 Nov - 18:12
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Khëradashulzâmn
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Bonsoir Valerya !
Je t'accorde ton délais ! bon courage à toi =)
MessageSujet: Re: Blanche comme le charbon, angélique comme le démon   Blanche comme le charbon, angélique comme le démon EmptySam 16 Nov - 18:25
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Fiche (enfin) terminée !
MessageSujet: Re: Blanche comme le charbon, angélique comme le démon   Blanche comme le charbon, angélique comme le démon EmptyDim 17 Nov - 17:31
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Bonsoir Valerya!
Alors, j'ai lu ta fiche entièrement , deux trois petites choses sont à revoir.

Ta monture. Les sorcières du clan noir vivent dans un lieu reculé où les Szorthakkirs ont tout rongé. Ces femmes ne vivent que par le moyen du troc, sans le sous, elle n'ont certainement pas les moyens d'offrir des étalons surtout à une époque moyenâgeuse où ce genre de montures est réservé à ceux qui sont fortuné, de plus un cheval vivant dans un marais putride là où aucune culture n'est possible (donc pas de quoi le nourrir)... c'est la mort assuré de l'animal. Alors si tu veux garder ton étalon, il serait bien de justifier comment tu peux l'entretenir pour sa survie ^^

Tes compétences. Manipulation du poignard... Possible oui, mais comment as-tu appris ? Il faudrait justifier cela car les sorcières ne sont PAS des combattantes. De plus tu assimile cela avec l'agilité, ce sont deux choses différente, l'agilité serait une autre compétence donc. Ton cynisme, pour ma part c'est plus un trait de caractère qu'une compétence. Et pour terminé, ta voix d'ange... Est-ce nécessaire de mettre cela dans les compétences ? Les compétences sont là pour palier l'absence de magie. ta sorcière ne pourra pas toujours user de sa magie comme moyen de défense (sachant qu'elle sera même au plus bas de l'échelle magique vu son âge), les compétences sont un moyen de défense, il faut que ce soit UTILE, ça fera partit de la stratégie d'attaque et de défense du personnage. Il va donc falloir réfléchir à d'autres compétences qui colle mieux à ton personnage, sa race, sa nation et son mode de vie.

Dans ton histoire, j'ai lu ceci:
Citation :
« Alors, tu en es sûre à présent ? Tu attends un enfant ?
— Oui. »
Aalevia avait bien remarqué cet air distrait qu’arborait sa nièce depuis quelque temps. Etait-ce à cause du Sabbat ? Peut-être avait-elle été choquée par ce qu’elle avait découvert… comme Aalevia. Mais une telle chose s’avérait difficile à croire venant d’une femme si pleine d’assurance et de force telle que Valerya. Et si cela n’avait pas rapport avec le Sabbat, Aalevia avait sa petite idée, toutefois elle se garda bien de la dire.
En choisissant la race des sorcières, tu as donc prit connaissance d'une information capitale pour elle... Elles sont stériles, d'où la pratique du sabbat. Donc si la demoiselle est enceinte, cela vient obligatoirement du sabbat et pas d'ailleurs!

Sur ce, je te laisse faire tes corrections, préviens moi quand elles seront faite =)
MessageSujet: Re: Blanche comme le charbon, angélique comme le démon   Blanche comme le charbon, angélique comme le démon EmptyDim 17 Nov - 18:22
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Bonjour Valerya!
je viens aux nouvelles pour ta fiche! il semblerait que les quelques modification que tu as à faire te prenne... beaucoup de temps. Où cela en est-il ?
MessageSujet: Re: Blanche comme le charbon, angélique comme le démon   Blanche comme le charbon, angélique comme le démon EmptyDim 24 Nov - 12:30
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