Les Chroniques de Nerÿe
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 Au détour d'une prière

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Saresha Ner'daryn
Llorathi du clan noir
Saresha Ner'daryn
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Beren'thys avait été une catastrophe sans nom.
Saresha avait été prise au dépourvu par les événements mais le point positif fût le traité passé avec Märblen... Mais à quel prix... ? Où cela mènerait-il sont clan ? Avait-elle fait le bon choix ? Plus que jamais, la sorcière venait à douter d'elle même et de la sécurité de son clan. Suite à cela, après s'être remise de sa blessure, la Llorathi avait éprouvé le besoin de s'éloigner de chez elle, de partir quelques temps loin des terres oubliées. Il lui fallait du calme pour faire le tri en elle. Märblen mettait ses nerfs à rude épreuve, la pression subit au quotidien depuis leur rencontre devenait... insoutenable.

Si il y avait un leu à Melböor que la mère supérieur affectionnait en particulier, c'était le sanctuaire d'Asenruil. Son architecture était incroyable, particulièrement grand pour un temple, le lieu était un endroit paisible où l'on pouvait confier ses pêcher aux dieux. Les dieux... avait -elle seulement le droit de leur demander de l'aide ? Même si une partie d'elle était Melborienne, Saresha doutait que cela soit suffisant pour obtenir les faveurs des déités de Melböor. Lorsque la sorcière franchit l'entrée du sanctuaire, le silence qui y régnait apaisa son âme immédiatement. Cela lui changeait tellement de son marais putride où rien de bon ne pouvait sortir. S'avançant, la sorcière posa sur regard sur l'un des prêtre et inclina le visage respectueusement. L'homme en revanche, ne lui rendit pas son salut, il savait ce qu'elle était, son regard d'ambre irréel ne pouvait trompé personne. Il se contenta d'un signe de prière et tourna le dos à la sorcière. Nullement vexée par l'attitude du vieil homme, la femme se remit en marche, traversant la grande salle principale pour emprunté un escalier qui donnait sur l'une des ailes du sanctuaire. Chaque ailes étaient dédié à une déités et Saresah venait toujours prié pour la même, son préféré : An'Mathien.

Après quelques minutes de marche, la belle entra dans la salle de prière où se tenait une immense statut d'un homme au cheveux long, tenant entre ses mains un livre ouvert. Malgré l'ancienneté de la statue, les détails de son visage étaient incroyablement précis. Un homme au visage fermé mais a l'apparence agréable. Oui, tel que ses fidèles le voyait, An'mathien était un personnage au charme certain. La sorcière s'agenouilla face à la statue et sortit un petit livre en cuir de sa besace qu'elle déposa parmi les offrande faite au dieu. Un simple livre de conte et légende écrit par une sorcière il y a cinq siècles de cela... Certain aurait rit en le voyant, mais les Melborien ne crachait jamais sur les livres, peut importe leur contenue. Tout était bon à prendre même les morales à la fin d'une simple fable. Là était tout le secret du pouvoir... le savoir.

Saresha soupira longuement, levant le visage pour observer à nouveau la statue de pierre puis elle ferma les yeux avant de baisser le visage. Profitant du calme et de la sérénité de la salle de prière, la Llorathi vida son esprit et confessa ses pêchés d'une prière muette. Alors que les secondes s'écoulaient doucement, la sorcière se sentait plus légère, elle se sentait simplement... à sa place, ici au pieds d'An'mathien.
MessageSujet: Au détour d'une prière   Au détour d'une prière EmptyVen 6 Sep - 10:30
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Aegle Asht'Thevest
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Ce qu'il pensait resterait très certainement un secret doucereux entre lui et lui-même, une apologie du sarcasme allié à la désillusion grandissante qu'il ne servait guère de faire une quelconque différence, en l'état, d'entre la sphère commune et l'empyrée qui semblait se troubler de brumes sinueuses. Oh que non, il ne dirait rien, resterait coi... d'ailleurs, quelle obscure raison le pousserait à confier le poids de ses considérations, lors même qu'il jugeait et jaugeait avec si peu de largesse ceux qui prétendaient à son attention. De tout ce qui aurait put transpirer de ce si éclairant voyage, il n'avait eut en tout et pour tout qu'un rictus passablement narquois, à l'égard de ses frères d'armes, si tant est que l'on ose les appeler ainsi. Mauvais signe si il en était, mais courageux celui qui aurait plongé dans son psyché pour s'investir d'une connaissance autrement plus juste. La vérité, après tout, n'était rien moins que l'égale d'un superbe drapé, d'une parure aux tons moirés de subjectivité, cousue d'omissions et surmonté d'un joyaux d'intérêts. La vérité n'était qu'une vague et distrayante idée que l'on se faisait d'un rapport de force imperceptible qui pourtant augurait à l'entièreté des liens sociaux... Le mensonge ne différant en rien de la vérité, à défaut qu'il n'est pas la vérité, si toutefois celle-ci existait. Et l'on se trompait bien moins à l'entrevoir qu'à en tâter les limites. Pouvait-il d'ailleurs clamer que son désamour de l'esthétique matérielle s'étendait à ce manque de considération de la sacro-sainte vérité que la masse semblait tant affectionner ? Si même l'on refusait à sa personne cette pirouette au panache douteux il n'en restait pas moins qu'il se l'adjugeait contre l'avis de tous.

Tout comme il s'adjugeait cette sortie hors de l'étroit couloir jalonné qui représentait si bien son train de vie à la constance de papier à musique. Pied de nez aux conventions qui l'étiquetait, ses pas le menait hors du marasme d'un retour éclaboussait du ressentit des événements passés. Ressentit qu'il partageait tout en le dédaignant outrageusement, aussi peu pressé de faire voix de ses réclamations que prompte à délaisser une certaine rancune ridiculement décochée à la face de celles que le bon plaisir de l'Empereur complaisait en assistance. Oh certes, il y aurait eut tant et tant à dire à ce sujet, pour qui avait du temps à perdre et l'esprit aussi vide de considérations réelles qu'une pierre de vie. A d'autres cependant était sans doute venu l'idée de patienter, en un brin de sagesse dérisoire, et d'en contempler davantage au profit de tous... Ceux-là, il les saluait, à défaut de les encenser. Réaction aussi tempérée que celle qu'il avait eut tout du long de ce rocambolesque épisode dont ils sortaient à peine. Son seul véritable regret serait sans doute qu'on eut put les prendre à ce point pour des incapables et qu'aucun des acteurs principaux n'ai eut la bonne idée de démontrer le contraire. L'origine de son rictus si controversé ? Pas vraiment, qui était-il pour donner de la voix ? Non, vraiment, il se contentait avec aisance de laisser l'imagination de l'autre courir, telle une monture au galop, ayant d'expérience affirmé qu'on se faisait plus de mal à soit-même en lâchant la bride d'un esprit sur d'oisives suppositions plutôt que d’asséner une opinion claire et tranchée.

Digression fatale. Il devait pourtant abandonner ses réflexions sur le parvis du palais, chose semblant à l'oeil profane bien plus aisée qu'elle ne l'était lorsque l'esprit tout entier si dévouait avec tant et tant de ferveur. A défaut donc d'esquiver sa cangue introspective en lieu et place du siège de son devoir, il le fit sur l'agora du temple, profitant vertement de la compagnie d'une dame grise à la valeur si dédaignée que l'on nommait communément silence, et qui présidait à un tel lieu. Pourquoi, d'ailleurs, prendre quartier en un moment pareil dans un temple dont il ne gagnerait rien et dont il cerclait la fois avec autant de circonspection que, parfois, d'attrait. Si il avait la foi, peu s'en fallait qu'elle fut feinte, et pas la moindre chance qu'il le fit en toute innocence, ce qui ne l'empêchait pas de priser la qualité acoustique de ce haut lieu. Ici, le silence était profond, impénétrable et bienvenu pour son oreille sensible à ce genre de luxe mésestimé. Tant pis... tant mieux, cela importait peu, il n'en aurait que davantage à son content, et s'avança sans manifester la moindre bribe de satisfaction, pas plus il fallait l'avoue qu'une quelconque expression, aussi physique qu'ouverte sur l'entièreté de ses appétences.  Il se réclamait du patronage divin d'An'Mathien, quoi que le terme fut preuve d'un pauvre choix, et d'un jugement plus pauvre encore. Pour peu qu'il clame vouer un culte au Nhyvard'dîm en ses qualités et il aurait tout à fait put se couronner du mérite d'avoir fait marcher un dieu sur terre... La foi était un fruit suave et sucré, mais hélas, tout fruit finissait invariablement par surir, et il ne tenait nullement à s'affliger d'une dépendance au mysticisme.

Ce qui ne l'empêcha nullement, tandis qu'il pénétrait le sanctuaire de la divinité du savoir, de se sentir prit de recueillement. Un bref instant seulement, s'arrogeant à nouveau un droit que le commun pensait dû et que les puissants jugeaient généreusement offert. Ne s'en tenant ni à l'un ni à l'autre et dictant sa propre liberté en pareil instant il engloba les lieux de son regard assombrit par la chiche luminosité des lieux.... pour s'empêcher de grimacer la seconde suivante. Non, hélas, il n'aurait pas la chance de jouir de sa solitude en ce lieu, mais en y regardant plus attentivement, il était à noter que la créature qui siégeait devant l'icône manichéenne n'avait rien d'une inconnue. Sorcière, dame d'ébène... accessoirement celle qui avait transformé son bien-aimé souverain en hermine, mais c'était là un détail qu'il valait sans doute mieux ne pas évoquer. Surprise que de la dénicher en un lieu pareil, point qu'il remit en question foi ou intérêt, ou même droit, ô de ces droits dont on se récriait la possession à la moindre pique, non bien sûr... Il avait cependant imaginé qu'elle s'en serait retournée à ses terres après le congés dont elle avait été la cible. Hypothèse caduque de toutes évidences, et pourtant, outre cette claire affirmation l'on trouvait soudain une nuée infinie de possibilités à une telle rencontre. Et avec ce sourd calcul en tête, il approche, drapé dans son silence, jusqu'à se tenir flanc à flanc avec Saresha., une main sur la pierre froide de l'autel.

Sorcière aux grands dons, mais également femme pleine de sens, physique si non spirituel, point qu'il en douta, elle finirait immanquablement par faire acte de sa présence, tirée peut-être de sa contemplation intérieur par l'importun de son existence. Alors seulement, il consentit à tourner la tête, englobant la vision du minois qu'il surveillait pourtant d'une attention extrême, et d'un sourire courtois, hocha la tête en un salut digne quoi que léger. «Dame Ner'daryn » Sa voix, en un écho discret et mesuré, ne vint guère troubler le paisible du lieu « L'on me dote d'une surprise de charme »
MessageSujet: Re: Au détour d'une prière   Au détour d'une prière EmptyVen 6 Sep - 14:21
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Saresha Ner'daryn
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Elle l'avait sentit avant même qu'il n'entre dans la pièce.
Réprouvé.

Depuis cet incident avec Märblen, la simple idée de se retrouver en présence de son viron la rendait malade. Malade de colère de tristesse parce que chacun de ces hommes n'était que le reflet de l'empereur et chacun d'eux portait sur lui la rancœur profonde dont Märblen avait fait à l'encontre de Saresha. Depuis le début, ils ne s'étaient pas compris, l'un comme l'autre n'avait de toute façon pas fait cet effort, ancré dans ses propres idéologies, sur sa propre vision des choses.

La Dame Ner'daryn resta immobile, paupière close. Elle tenta en vain de rester concentré sur sa prière mais l'homme, si grand se posa près d'elle à genoux de la même manière. Il était si proche... rien que pour cela, elle aurait volontiers usé de la magie pour le repousser de plusieurs mètres, pour le punir lui, des mots de son seigneur. Car au finale, n'est-ce pas ce qu'elle désirait ? Trouver quelqu'un sur qui passer ses nerfs ? Sur qui passer sa frustration et sa peine.

Il osa.
Oui il osa poser sur la sorcière son regard, il osa ouvrir la bouche pour lui adresser la parole. Lui qui portait sur lui, tout comme son maître, l'odeur infâme du meurtre … Celui d'un espoir tué dans l'oeuf.  Une colère sourde monta en Saresha et pourtant, la femme ne dit rien. Ses paupières s'ouvrir doucement, alors que son regard d'ambre irréel se posa sur les jambes de An'Mathien.

« Comment...osez vous.... ? »


Un murmure lâché dans un souffle. Un murmure qui faisait échos à la douleur de la mère supérieur. Lentement la belle tourna son visage fin donc la chevelure était caché sous un voile de dentelle sombre. Elle avait tout d'une femme en deuil... Étrange pour quelqu'un qui n'avait pourtant subit aucun décès de proche depuis Sylvine. Plongeant ses yeux dans ceux du reprouvé, la surprise de la Llorathi fut visible sur son visage.

Ces yeux...
C'était lui. Celui au regard hétérochrome. Celui dont la lame avait manqué de l’égorgé. Saresah soutint le regard d'Aegle à nouveau, tout comme au camp lors de cette horrible matinée dans la brume de Beldegorth et murmura faiblement

« La surprise de charme n'est pas réciproque. Que me voulez vous ? Est-ce votre maître qui vous envois ? Si c'est le cas, dites lui que je n'ai rien à lui dire. »
MessageSujet: Re: Au détour d'une prière   Au détour d'une prière EmptyVen 6 Sep - 16:16
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Oser ? Terme si lourd de sens, dénotant sans ambages l'audace enhardie de celui qui outrepassait une limite avec tout le panache d'un prestidigitateur machiavélique devant son publique crédule, aveuglé des élans de soie et de fumerolles. Oser avec courage, avec folie parfois, oser oui, mot empenné de confiance et d'auto-persuasion. Il aurait put se taire, l'abandonner à son silence sépulcrale, à sa solitaire veillée ; tournant les talons, se laissant chasser d'un revers de sa présence. Un autre aurait sans doute céder à la tentation d'agir ainsi, un autre aurait envisager cette attirante lâcheté qu'était la fuite. Il était cependant le bienvenu en ces lieux où l'autorité du mystique de théologie se réclamait pour son usage personnel la seule maîtrise des lois, en oubliant bien vite qu'ils se trouvaient de plus pressantes affaires en ce bas monde. Il était cependant bien peu sensé d'alimenter les flammes de pareil débat, alors même qu'il en avait un autre en tête, en cette simple affirmation, à la lyrique autrement banale : il avait tout autant le droit qu'elle de se trouver là, peut-être même davantage aux yeux de certains dont il méprisait pourtant les avis.

Loin de s'émouvoir de la réplique peu recherchée quoique, sans doute, compréhensible, devant la crâne affirmation qu'il se permettait, il observa avec intérêt les traits ombrés de dentelles de cette femme au charme aussi indéniable que potentiellement trompeur. Un potentiel... Elle en avait effectivement un, nul doute là dessus et c'était lui, plus que le minois levé vers lui, dont il se méfiait grandement. Une méfiance qui martelait de son sceau l'avis, ou l’absence d'avis, qui caractérisait les sorciers en son sens ; car il n'était guère en capacité de soutenir une diatribe, ne serait-ce qu'intérieur, sur le compte des sorcières, et de leurs supérieur, cette reine de magie qu'il harponnait en un si douceâtre instant de ce regard qui faisait sa force. Prunelles profondes se perdant dans une abîme insondable, tandis qu'il dépeçait son interlocutrice en silence. Pas plus d'une demi-seconde pour englober cette petite silhouette et l'étreindre de l'éclat de gemme de ses orbes sombres, pas plus d'une minute et demi pour l'analyser une première fois... efficacité avant tout, son diktat le plus estimé, dont il servait alors le pendant à une matriarche indignée.

« Qui sait tout souffrir peut tout oser »

L'autre qui se munissant d'une étude approfondie de Saresha n'aurait pas mérité plus que poudre aux yeux. La Dame sombre cherchait à exorciser ses sentiments, que sa voix exsudait alors en milles écho sordides. Souffrance, affliction, émotions ondoyant dans la modulation de son chuchotis, miroir falot d'une perle miroitante s'écrasant dans un silence assourdissant sur sa lame nue. Oui... il visait juste, les flèches de son cruel carquois n'épargnant nullement la triste réalité lors même qu'il se tournait pleinement vers l'apparition voilée. Voilée de deuil, de son abattement plus que de dentelle, et en cet instant percée par une ouverture aussi franche qu'odieusement feinte. Pas plus que devant la toile de la tente du Nhyvar'dîm et pas plus qu'en tout autre lieu et instant il ne fuit, preste et droit, endurant le lien de ces yeux pairs  où se lisait là, le temps d'un fugace battement de cœur, la surprise. Surprise de savoir que leurs œillades c'étaient déjà affrontées... l'une désolée, l'autre farouche et déterminée.

Étreinte sinueuse d'un ambré à nouveau endurant et d'un océan d'encre et d'eau aussi paisible qu'un lagon des hauts monts. Il ne détournerait jamais le regard, alors que de nouveau, il la dévorait, l'intensité de ses mires allumant des pointes chalumeaux au fond de ses iris. Icône affligée, oui, c'était bien là ce qu'il voyait en la beauté fauve d'un ivoire enfumé, brûlée par la flamme d'un royal dédain...  Saresha, psyché de sa propre personne en un passé qui n'était pas si lointain, et qui piquait, plus que cette chair délectable, l'âme et l'esprit de la glaciale présence d'une déception et d'une destinée qui semblait souillée de larmes. Belle elle l'était certainement, et n'importe quel soudard armé de ses yeux l'aurait affirmé, clamé sans doutes jusqu'au bout du monde. Il dédaignait la beauté autant que l'esthétique d'un banal atour ; attiré qu'il était par la majesté de son deuil, une magnificence sans aucun doute transcendante d'une innocence véritable et si désarmante qu'elle attisait le feu de sa méfiance tout autant que de son insatiable besoin de savoir. N'avait-il pas, là, devant lui, le vivant témoin de ses interrogations, le potentiel de réaliser, enfin, ce qu'il désirait, s’octroyer la capacité de juger et de se faire une opinion véritable de ces dames ? « L'on dit souvent ce que l'on méprise tout autant que l'on chérit ce que l'on tait, Dame Ner'daryn » D'un sourire toujours courtois, il poursuivit, ponctuant la tension de leurs échange de ces délicats ornements d'un mutisme choisit « Je me dévoue à An'Mathien tout autant que vous. En outre si son altesse sérénissime devait vous faire quérir... je gage qu'il choisirait un autre de ses hommes, sans doute moins prompte à vous gratifier de ma... déférence. »

Détournant un bref moment le regard, il s'octroya un soupire délicatement dosé avant de reporter sa pleine attention sur lui. « Votre présence est une surprise. Comme je vous l'ai précédemment indiqué, dénotant clairement que je ne m'attendais point à vous trouver là. Je dois avouer que ma dernière vision de vous n'était pas pour m'enorgueillir de fols espoirs concernant votre condition, et je pensais que vous auriez cherché le calme et l'isolement, loin de pareilles rencontres » Prolixe, en une situation qui l'exigeait, il n'en choisissait pas moins ses mots avec soin « Me céderiez vous votre compagnie, ou bien est-ce véritablement mon charme qui n'est point à votre goût ? L'envolée de vos mots semblait indiqué un dégoût de mon état et non de ma personne, mais je puis évidemment me tromper »
MessageSujet: Re: Au détour d'une prière   Au détour d'une prière EmptyVen 6 Sep - 17:33
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Saresha Ner'daryn
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L'homme ne fut pas vexé outre mesure.
Calme et serein face à la reine du clan noir, il n'avait nullement inquiet quant à la portée de ses mots, comme s'il ne craignait pas le courroux de la sorcière. Silencieuse de plus belle, la femme baissa le regard, fixant les diverses offrandes faites à An'Mathien mais bien vite, son étonnement refit surface. Cet homme... ce qu'il venait de dire... Levant à nouveau les yeux vers le réprouvé, elle fixa un instant avec un regard chargé d'angoisse. Perturbée, Saresha lâcha de nouveau.

« Vous dites... que j'aime cet homme autant que je le déteste.. ? Jamais ! Comment le pourrais-je ? Märblen m'a blessé et humilié, il a craché sur ses propres origines ! En insultant ainsi les sorcières, c'est sur sa propre mère qu'il crache ! Il nous voit comme des monstres, des animaux tout juste bon à être envoyé à l'abattoir ! »

Saresha se leva rapidement, reprenant son souffle. A nouveau elle avait perdu patience... Il semblerait que cela devenait de plus en plus fréquent, surtout quand le sujet était directement porté sur Märblen.

« Et même si c'était vrai.. » avoua t-elle à demi « Le mal est fait... c'est trop tard, et quant bien même l'empereur accepterait de me recevoir, de s'entretenir avec moi à nouveau... je doute que j'aurais le courage de l'affronter à de plus belle. »

La sorcière souffla longuement, le regard à nouveau remplit de chagrin. S'abaissant, elle s'assit doucement près du réprouvé, dos tourné à la statu d'An'Mathien.

« Si je suis ici c'est parce que … je ne suis pas si différente de vous... je suis melborienne par mon père... Et j'éprouve un attachement tout particulier pour Melböor... Je m'y sent bien... et j'aime le calme du sanctuaire. »

La belle semblait s'être calmé. Baissant le regard, elle joignit les mains sur ses genoux tout en soupirant longuement. Las, épuisée, la sorcière posa son regard sur le garde du viron qui réclamait sa compagnie. Saresha fronça sensiblement les sourcils, soutenant son regard en tentant d'y déceler une forme d'ironie mais le beau guerrier semblait sérieux.

« Vraiment... ? Je suis une sorcière, n'avez vous pas peur, tout comme votre maître, que je suis user de ma magie contre vous à des fins maléfique ? »


Elle rit nerveusement avant de pencher la tête en arrière, laissant son voile de dentelle glisser doucement, suivant le mouvement de ses boucles soyeuses. Fermant les yeux, Saresha inspira doucement, laissant le calme de la salle de prière soulager son âme.

« J'éprouve de la colère pour l'empereur... Mais jamais je ne pourrais éprouver de dégoût à votre égard. Vous êtes un réprouvé et que vous le vouliez ou non, vous êtes lié aux sorcières. Vous êtes nos fils... nous vous aimons... profondément. »

Ouvrant les yeux, la sorcière observa la poussière visible au travers des faisceaux de lumière filtré par les vitraux colorés. Quel endroit magnifique... La Llorathi esquissa un léger sourire avant de baisser le visage pour affronté de nouveau le regard irréel du réprouvé.

« Aucun de vous n'a conscience de cela... Mais l'amour des sorcières pour leurs enfant est sans limite. Vous pouvez nous haïr, nous chasser... cela ne changera pas ce que vous êtes... ça ne brisera pas le lien que vous partagez avec nous. »

La sorcière se rapprocha, tendant une main pour venir glisser ses doigts sous le menton du garde. Non elle n'avait pas peur. Elle aurait dû probablement mais cet homme semblait plus enclin à entendre la voix des sorcières.

« Vous êtes notre fierté, vous êtes les enfants que nous avons pu sauver... Vous savoir en vie et en bonne santé, fait notre bonheur. Dites moi... avez vous connu votre mère... ? »


Comme s'il sagissait de son propre fils, Saresha fixa le réprouvé avec une tendresse particulière, ses doigts effleurant sa joue avant de saisir une mèche de ses longs cheveux sombre. En quelques minutes, elle avait changé de comportement, passant d'une extrémité à l'autre. Elle sourit et retira sa main.

« Pardonnez moi... C'est... Juste que parler des fils que sont les réprouvés... Pour toute les sorcières c'est vraiment éprouvant. Quel est votre nom ? »
MessageSujet: Re: Au détour d'une prière   Au détour d'une prière EmptyVen 6 Sep - 18:21
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Les mots, paradoxe incarné de toute civilisation dite raisonnable et qui pourtant se fondaient en leurs presque entièreté sur l'affect avant qu'un chef, souverain, roi, empereur, ne vint les discipliner. Les mots étaient vains, méprisable outil abâtardit par des éons d'utilisations erronés, enlaidit par des esprits moindre n'ayant peu ou prou aucune chance de saisir toute la subtilité qu'un seul terme pouvait receler ; les mots étaient une toile bourbeuse en laquelle on s'engluait aisément, raison pour laquelle il se refusait à en abuser malgré la portée qu'ils pouvaient avoir, l'importance revêtue par le tissage complexe d'une trame de significations dépassant le simple son émit par une gorge mortelle. Si il avait choisit, pour l'occasion, d'arborer l'approche prolixe d'une conversation fournie, évinçant par là l'hypothèse d'un silence duel dont il réfutait les attraits, c'était qu'il avait un but bien précis en tête, et qu'il comptait obtenir satisfaction des hypothèses qui fleurissaient en son esprit, sous l'engrais des paroles et des expressions de la Dame d'ébène qui se dévoilait, comme il l'avait imaginé, une formidable source d'intérêt que seul dépassait son Altesse. C'était ainsi avec appréciation de l'immense potentiel de cette femme admirable qu'il avait lacé sa trame d'un lyrisme profane et pragmatique, tout en lui conservant la tournure du dicton usité. Et le résultat était sans conteste à la hauteur de la déférence dont il se réclamait...

Il avait rarement l'heure de se voir détromper dans ses affirmations, mais il en allait de même pour l'obtention d'une si claire victoire. Brève satisfaction cependant, il n'était point de ceux qui se glorifiait de pareille oraison, encore moins venant d'une femme éperdue dont on dévoilait les appétences, quant bien même c'était fait avec tact et doigté. Son angoisse la paraît comme une complexe broderie de ressentit, ourlant ses yeux d'un singulier éclat. Oh... elle était aussi limpide qu'un cristal à la pureté marmoréenne, le plus humble de ses mots était une exclamation de justesse brutale. Elle se récriait de ses insinuations, et ainsi l'en assurait, car après tout, l'on ne se blesse de rien plus que de ce qu'on affectionne et la profondeur de la blessure était gageure de la tendresse que l'on éprouvait pour son bourreau. ô sorcière, tisseuse d'arcanes, tu l'aimes à en mourir Et il détenait là, contre toutes attentes, un fabuleux trésor d'implications diverses et profitables, qu'il n'était pas prêt de révéler bien évidement, raison pour laquelle il la laissait poursuivre tout son saoul. Muet, il demeura, alors même qu'il doutait fortement qu'elle ne tenta pas de l'affronter de nouveau le moment venu.

Pourtant, un bref instant, ses considérations au sujet de sa patrie prirent le dessus sur l'envie irrésistible qu'il avait de la faire se livrer davantage, pour son bien autant que le sien. Ainsi donc, elle était de Melbör ? Humble information, mais pour un individu attaché à son pays, information remarquable. Ils avaient donc un point commun, fait dont un sot ce serait réjouit, fait dont il analysait les implications avec circonspection, comme tout autre chose. N'ayant que peu de rapports ' humains ' l'implication de la moindre corrélation entre sa psyché et celle d'un autre individu lui était difficilement tolérable... et outrageusement amusant tout à la fois. Du moins était-ce un lien ténu avec une femme qui avait de quoi l'émerveiller, en son réseau de possibilités. La suite, pourtant, lui arracha un rictus sardonique. « Il pourrait vous en prendre la fantaisie, bien évidement. Mais tout comme j'accepte ma très probable fin, sacrifié sur l'échiquier de mon seigneur, j'accepte sereinement cette idée. Si il vous en prend l'envie je ne pourrais guère vous en empêcher, craindre cette possibilité ne m'est donc d'aucune utilité, j'ai autre chose à faire que de m'angoisser sur l'intégralité des maux qui pourraient s'abattre sur ma personne. Je doute cependant que vous y songiez à l'heure actuelle  »

Son expression amusée illumina des traits peu habitués à sourirent, et il se prit à suivre le jeu de lumière sur la sombre chevelure bouclée, lorsqu'elle délaissa ses dentelles, s'absorbant dans cette contemplation tout en suivant le rythme bien ajusté des phrases. Fils de sorcières.... c'était effectivement là l'état des réprouvés. Fils au sang bâtard, protégés de l'empereur...  «Je devrais en être soulagé  » Il rejoignait néanmoins son avis, doutant fort intelligemment que quiconque, au moins au sein du Viron, ne s'accorde à croire à une telle affection. Avaient-ils vraiment un lien ? Elle était sincère, parfaitement, irrémédiablement, terriblement sincère, quand elle le lui prêchait. Et lui écoutait, frappé par cette franchise, et ce qui sonnait dans le moindre de ses mots, dans le plus infime carillon de sa voix. Frappé et étonné, ahuris, même, en son expression, mélangeant la surprise à une forme d'affliction qui lui était propre, un regret profondément enfouit et dénigré, alors que ses lèvres se pinçaient, scellées sur une réponse fataliste à une question autrement plus compliquées que toutes celles qu'il pouvait citer. Il se laissa approcher, alors qu'elle frôlait son menton, sa joue, saisissant la fibre héraldique de sa crinière strictement disciplinée, encadrant la pâleur de son faciès.

Elle changeait du tout au tout, et elle l'étonnait. Cette tendresse était presque un calvaire, tout comme un troglodyte privé de soleil s'éblouit jusqu'à l'aveugle d'un rayon sauvage de l'astre diurne, un homme dénué de tout amour maternel pouvait souffrir de se voir ainsi accorder ce qu'on lui avait dénié pendant longtemps. Un infime frémissement le parcourut, avant qu'il ne réponde enfin, d'une voix enrouée. « Aegle Asht'Thevest. Je n'ai rien à pardonner à qui prend ce qui lui est dû, quand à votre précédente question....  » Il inspira longuement « Non. Je ne l'ai pas connu. Et je ne suis pas dénué de culpabilité en ce fait, car je n'ai guère eut le temps de la chercher. Me construire un avenir m'importait tout autant, et les considérations bassement matérielles passent hélas avant celles du cœur lorsque l'on voit sa vie menacée. Je sais simplement qu'elle serait du clan noir, et que je lui devrais mes yeux. Un bien maigre legs j'ose l'affirmer  » A nouveau, il la détaillait avec cette intensité dérangeante qu'il affectionnait « Mais vous êtes leurs Dame de jais, sans doute pourriez-vous m'éclairer davantage quant à cette parenté, si ce n'est votre existence toute entière.... à votre convenance, bien évidement. Vous me trouverez le plus attentif des auditoires  »
MessageSujet: Re: Au détour d'une prière   Au détour d'une prière EmptyVen 6 Sep - 19:58
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Saresha Ner'daryn
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Qu'il était bon d'avoir une oreille attentive.
Mais jamais Saresha n'aurait crû avoir pour confident un réprouvé, un membre du viron. En soit ce n'était pas désagréable, la sorcière prendrait plaisir à en savoir plus, non pas par une quelconque curiosité malsaine ou déplacer mais simplement... Pour savoir ce qu'il advenait des fils des sorcières. Si elle même venait à avoir un fils, si sa vie serait sauvée... En tant que mère, savoir son enfant en sécurité, savoir qu'il serait devenu un fier soldat lui réchaufferait le cœur. Et quel fier soldat ! Le viron imposait un respect profond et suintait d'un charisme impressionnant. Quel ne rêverait pas d'en faire partit, quelle femme ne rêverait pas de pouvoir un jour, jouir d'une nuit dans les bras d'un de ses magnifique guerrier. C'était une fascination tout ce qu'il y a de plus sincère. Märblen lui même avait impressionner la sorcière lors de leur première rencontre. Llorathi ou non, Saresha restait une femme et le style d'une armure impériale rutilante faisait toujours son petit effet.

« je n'ai de toute façon, aucune raison de vous jeter un sort. Une chose de plus que l'empereur ne semble pas avoir compris... Nous autres sorcières faisons notre vie dans notre coin sans rien demander à personne, notre magie c'est aussi notre style de vie mais cela ne veut pas dire que nous balançons des sorts sur autrui à tout bout de champs ! Cela nous aide surtout dans la vie de tout les jours... pour des petites choses... Pour nous défendre face aux dangers... Franchement, pourquoi nous amuserions nous à attaquer les humains ? Nous avons fait le choix de vivre recluse loin de tous, ce n'est certainement pas pour aller titiller les gens. Nous sommes au dessus de cela. »

La femme soupira, saisissant le voile sombre qui avait glisser de ses cheveux un peu plus haut et le fixa avant de le poser sur ses genoux. Il semblait qu'elle avait attisé la curiosité d'Aegle en faisant mention de sa mère. Elle sourit à cette idée, personne ne pouvait lui reprocher de ne pas l'avoir chercher, peu des réprouvé le faisait, parfois parce que le père ne le souhaitait pas et d'autre parce que c'était un choix personnel, il n'était pas toujours facile de se faire à l'idée que notre mère est une sorcière. Saresha comprenait parfaitement que Aegle ait simplement vécu sa vie sans se soucié du reste.

« Un maigre legs... ? Vous avez la chance d'avoir un regard qui vous rend unique Aegle... Ce n'est pas un maigre legs... C'est mieux que rien. Vos yeux sont magnifique, vous devriez en être fier ! Je connais beaucoup de femme qui serait prête à damné leur âme pour avoir la chance de croisé un tel regard. »

Elle avait elle même été surprit lorsqu'elle avait croisé les yeux hétérochrome du réprouvé. Oui, malgré ses émotions, la lame pointé sur sa gorge, ce regard avait sûr détourner son attention un cours instant. A son âge, il en fallait beaucoup pour surprendre Saresha d'une telle manière, ce n'était pas rien.

« Je ne connais qu'une femme qui a un tel regard... Ses yeux n'ont pas la même couleur que les votre mais.... ils ont aussi cette... faculté. Elle s'appelle Actaaë... C'est une femme très belle, elle est brune tout comme vous... je me souviens qu'elle a eu un fils il y a 30 ans de cela, à peu près. »


La sorcière plongea sont regard dans celui du réprouvé, profitant encor de la vue de ces deux irrésistible prunelle.

« Elle est toujours vivante Aegle. Je pourrais... M'arranger pour que vous puissiez la voir, si vous avez envie. Vous savez... comme toute les sorcières à qui l'ont a arraché son fils... Elle ne vous a jamais oublié... Elle n'a jamais cessé de vous aimer. Peut être... cela t-il bien pour vous de la rencontrer la rencontrer un jour... Qu'en pensez vous ? Je pourrais la mener à Nhôldantar sauf si l'empereur vous donne son accord pour que vous puissiez venir à Trysdan. »

Voilà un sujet sensible. Aegle avait le choix, saisir sa chance pour rencontrer sa mère ou bien continuer sa vie sans elle comme il l'a toujours fait. Mais c'était aussi une chance pour lui de mieux comprendre ses origines.

« Peut importe votre choix, je le respecterais et je promet de ne pas insister. Quant à en savoir plus sur moi même et mon clan, je n'y vois aucun inconvénient, posez moi vos question et j'y répondrais au mieux.»
MessageSujet: Re: Au détour d'une prière   Au détour d'une prière EmptyVen 6 Sep - 21:57
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Attentif, il l'était. Tendu vers elle corps et esprit, tel la plante héliotrope baignant du flot doré des rayons solaires. Du tréfonds de son esprit, de la plus intime part de son intelligence, dévorant ses paroles d'une faim inextinguible, en sa conscience aiguë de bénéficier d'une confession unique en son genre. En son âme et conscience, drapée de froideur hivernal de cents souvenirs amers, de cent tragiques randonnées au cœur du gel, en cet écrin sombre où l'amour des autres n'avait aucune place, siégeait pourtant une curiosité qui le consumait, moirant sa peau de dizaines de pointes flamboyantes qui le mettaient au supplice d'en entendre davantage... Qu'elle cesse dès à présent et elle l'abandonnerait à une torture insupportable, fruit pervers du chasseur prit en son propre piège. S'accrochant à la tendre pulpe de ses lèvres admirables, il continuait de nourrir en sa compagnie les flammes d'une conversation se parant d'élans désavouant l'innocence. Elle était, à présent, l'intarissable source d'où il s'abreuvait, et ce avec fièvre et une fébrilité subtilement dissimulée par delà le vélin de sa nonchalance.... Que d'eau, diantre, que d'eau, dont il savourait la moindre goutte, la moindre larme, diamant aqueux roulant sur la langue, impalpable mais d'une musicalité parfaitement enivrante.

«  Je vous croirais volontiers  »

Son naturel prudent n'allait pas, certes, jusqu'à dédaigner d'en savoir davantage sur un sujet bien plus personnel à ses yeux, l'existence de sa génitrice. Son passé n'avait jamais eut la moindre valeur, à ses yeux tout du moins, et ce pour de bonnes raisons ; le commun de sa vie passée outragerait n'importe qui. Jamais la cangue que les dès du destin lui avaient attribués ne s'était illustrée de cruauté ou de largesses, et il dédaignait ces années révolues sans s'en dissimuler. Le passé pouvait hélas, être une arme pour ces détracteurs, et plus que tout, il ne comptait nullement offrir la nuque au couperet de ceux désirant le faire tomber. Et cependant, sa crasse indifférence n'allait pas jusqu'à réfuter son envie de connaître les détails de l'existence de celle à qui il devait la vie, et partant ainsi l'honneur de servir son souverain. Et les compliments de la sorcière face à lui le firent sourire, trouble manifestation de pensées profondes qui déconcertaient sans mal les seuls fous tentant de lui imposer un affrontement pour lequel il n'avait qu'un profond mépris. Une fois de plus, si il le fallait vraiment, la sincérité de cette voix aussi limpide que le cours d'eau diamantin des hauts monts le frappait...

«  Beaucoup l'on fait, aucune hélas ne m'a émue au point de recevoir mes attentions. Mon rôle m'oblige à une stricte discipline et je ne le rêverais pas autrement. Je... vous remercie cependant, vos compliments me touchent, bien que je ne compare pas à vos charmes, dame Ner'daryn  »

Elle n'imaginait pas un seul instant à quel point elle voyait juste, en affirmant que son regard était unique. Non point par ses couleurs, bien qu'il devait jouer de mauvais foi en l'espoir d'admettre qu'il n'en était pas fier ; mais bien par le fait qu'il disposait d'un don particulièrement utile. Il ne s’appesantit nullement sur cela, balayant la considération d'un revers de main alors que le flot de sa voix le reprenait, et il dû recourir à toute sa discipline de fer pour ne pas clairement afficher son affect. «  Trente et un...  » Souffle à demi dissimulé, intime aveux. Actaaë ? Ainsi c'était là son nom ? Magnifique nom, sonnant à son oreille comme la caresse d'un velours purpurin. Le patronyme de sa mère.... une information qu'il n'avait put obtenir malgré tout ses efforts. Actaaë... il chérirait très certainement ce nom tout au fond de lui, dissimulant à tous cette connaissance. Offrant sans avarice ses prunelles à celles de la sorcière il les cloua en place, cessant même de ciller tandis qu'elle poursuivait. Toujours en vie... Sa mère vivait... mais plus que cela, c'était la porte dorée que Saresha lui ouvrait qui faisait soudain battre son cœur.

D'un geste vif, il lui saisit les bras, fermement, de la poigne d'un homme que tout désignait comme désespérément fébrile, exalté par une proposition qui, sous ses dehors de pomme interdite, révélait la douceur d'un miel de saison. Yeux dans les yeux, il ne se trouvait pourtant plus qu'à quelques centimètres d'elle. «  Si je le peux.... oui si son altesse accepte... j'aimerais pouvoir... venir... la voir....  » Il s'était tant rapproché que leurs lèvres s'étaient frôlés, et ce n'était qu'alors qu'il sembla revenir à lui, la relâchant soudainement et reculant. «  Pardonnez mon élan... mais enfin... mon incapacité à la retrouver a toujours été mon seul regret. J'espère ne pas vous avoir fait mal...  » Il lui décocha un sourire rayonnant faiblement, de sentiments mélangés, tristesse valsant avec bonheur, tel la fin du monde galopante l'ayant épargné. «  Mes questions oui... ah pardonnez moi mais je n'aurais pas imaginé pareille opportunité... Oui j'en ai beaucoup, et je me sens si fébrile qu'il m'est impossible de les énoncés en un ordre précis d'importance  » Un instant, il osa le silence, inspirant profondément, faisant mine de s'assagir, avant de reprendre «  J'aimerais tout savoir de vous, c'est vrai. De votre pouvoir, mais bien au delà de ça, de la façon dont vous vivez, vos habitudes, vos coutumes, vos idéaux, les liens de votre communauté, la façon dont vous perdurez dans ces marais, dont vous approvisionnez votre village... vos rêves, vos envies.... Sans doute suis-je présomptueux, mais j'aimerais réellement que vous ne soyez plus des étrangères, et d'autant plus si ma mère est en vie... je ne veux pas me présenter à elle un inconnu dénué de la moindre empathie. Mais au delà d'elle, vous êtes également là, Dame Ner'daryn  »
MessageSujet: Re: Au détour d'une prière   Au détour d'une prière EmptyLun 9 Sep - 11:18
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Aegle représentait tout ce que Märblen n'avait pas été lors de leur échange.Bien qu'il était d'une incroyable fidélité à l'empereur et suivait ses idéaux à la lettre, les deux hommes étaient parfaitement différent. Le garde du viron faisait preuve de sensibilité face aux sorcières... restait à savoir si cette sensibilité était feinte ou bien réelle. Il était dans la nature de Saresha de se montrer méfiante envers les autres et Märblen lui avait donner plus de raison encore de se montrer méfiante, surtout face au viron. Et ne parlons même pas d'Arsidor...

Dardant ses yeux dorés sur Aegle, la sorcière accusait silencieusement le compliments concernant ses charmes. Elle n'exprima aucune forme de joie ou de gêne, comme si le compliment coulait sur elle comme de l'eau, sans l'atteindre. Lorsque l'homme en revanche la saisit brusquement par les bras, qu'elle sentit sa poigne de fer se refermait sur elle, la femme étouffa un souffle de surprise, le fixant avec étonnement. Voilà une réaction intéressante, non pas de la sorcière mais bien du viron... Il exprima son envie de la voir, de la rencontrer si l'empereur le lui accordait... Alors c'était donc cela ? L'empereur allait jusqu'à contrôler leur vie privé, à savoir si oui ou non ils pouvaient voir leur génitrice, celle qui les avait porter dans leur ventre, les avaient aimé avant qu'on ne leur arrache leur enfant des bras. Une colère sourde monta rapidement dans la poitrine de la Llorathi avant que Aegle ne la fasse taire simplement en la relâchant. La belle déglutit et soutint le regard du jeune homme avant de murmurer.


« Non vous ne m'avez pas fait mal... » mentit la sorcière donc les bras étaient encore endoloris « Si l'empereur donne son accord, je vous emmènerais moi même à Trysdan pour que vous puissiez voir votre mère... Vous comprendrez aussi que je ne pourrais répondre à toutes vos question... certains de nos secrets ne peuvent être révélé, nous sommes sous serment magique. »

La sorcière plongea de nouveau son regard dans du viron. Il avait l'air si sincère, tellement ravie à l'idée de voir sa mère. Devait-elle baisser sa garde ? Saresha hésita puis sourit faiblement.


« J'aurais aimé que plus de reprouvé ait une réaction comme la votre... mais chacun à son histoire, sa propre vision des sorcières... et c'est bien triste. »

La Llorathi tendit la main saisissant une mèche de cheveux de l'épéiste et la caressa doucement. C'est fou comme les reprouvés étaient finalement, si proche des sorcières. Plus qu'elle ne l'aurait imaginé... Aegle était si beau et dégageait ce petit quelque chose de mystique. Saresha pinça les lèvres et murmura faiblement.


« Vous êtes le premier réprouvé que je peux voir de si près, que je puisse toucher ainsi... Pour moi aussi c'est une découverte... Je me suis souvent demander à quoi pouvait ressembler les fils de sorcières... Et j'ai là, la plus belle des surprise. Vous nous ressemblez tellement Aegle... J'en éprouve beaucoup de joie et de fierté. »


MessageSujet: Re: Au détour d'une prière   Au détour d'une prière EmptyMar 10 Sep - 9:13
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Un mensonge. Courtois déni que celui de la sorcière, mais déni tout ce qu'il y avait de plus feint, il l'avait effectivement malmené. Erreur outrageante de sa part, jamais il n'avait désiré la blesser, c'était là un triste effet secondaire de l'élan qu'il avait démontré... Sa poigne n'avait rien de faible il était vrai, bien qu'il n'est rien d'une brute Karhvarim et il était à espérer que cette troublante interlocutrice ne garde point de traces de la prise dont il l'avait affublé. Pourtant la délicate attention qu'elle venait d'offrir n'était pas à dédaigner, aussi ne fit-il aucun commentaire sur ce petit mensonge qui ne heurtait personne, lors même que sa mise en lumière pourrait, elle, vexait Saresha et l'éloigner de lui. Et il ne voulait pas qu'elle s'éloigne, aussi égoïste et vain que puisse être ce désir il avait encore bien trop à découvrir d'elle pour supporter qu'elle le quitte. La profondeur de sa valeur titillait les plus infimes recoins de son intellect.... C'était bien plus qu'une discussion, c'était pour lui l'occasion de s'enivrer d'une toute autre mélodie. Et une mélodie qui, décidément, lui plaisait et ce sans le moindre mal.

Fermant un bref instant les yeux, il laissa fleurir le sourire qui menaçait à ses lippes. C'était une chance inespérée, une chance dont il n'aurait très certainement pas rêvé de voir la lueur quelques heures plus tôt. Il pourrait voir la femme à qui il devait son existence, chez elle, à Trysdan, mené par la Dame d'ébène en personne. C'était plus qu'il n'aurait put demander, et encore davantage après ce qui était advenu à Beren'thys. Sans la moindre difficulté, il avait saisit l'amertume qu'entretenait la sorcière à l'égard de l'Empereur, et d'autant plus que qu'elle nourrissait également de tendres aspirations à son encontre. Il n'y avait qu'un pas, de l'amour à la haine, aimer laissait le cœur ouvert, agneau sacrificiel sur l'autel de la roideur humaine et d'autant plus que le couronné n'était pas homme à se laissait aisément attendrir. C'était l'une des raisons pour lesquels il l'admirait autant, et l'étudiait autant, suivant ses idéaux et ses exemples, en tirant les enseignements qui lui étaient nécessaires.

« Aucun remerciement ne serait suffisant à vous exprimer ma gratitude, Dame Ner'daryn... Ce que vous m'offrez là n'a pas de prix, non c'est bien au delà, pour moi c'est un présent sans pareil. Je comprend bien évidement, vous êtes tenue au secret et jamais je ne chercherais à vous parjurer. Je priserais tout ce que vous accepterez de me dire, et n'insisterait pas pour le reste  » Peut-être qu'avec le temps, il serait lui aussi mit au secret, mais jusque là, il n'avait pas la moindre raison de chercher à forcer son interlocutrice aux révélations. Elle montrait déjà une attention et une prolixité flatteuse et enivrante, c'était bien assez... et diantre ce sourire.

« C'est triste en effet. Mais il faut une aube à tout jour, Dame, et une seule réaction peut inspirer celle de beaucoup, pourvut qu'elle soit sincère. Peut-être inspirerais-je les autres. Ou Peut-être n'est-ce qu'une utopie, mais toute utopie est une réalité en puissance  »

Il se laissa approcher, de nouveau, sans s'esquiver un seul instant, le clair obscure de la salle jouant dans leurs prunelles comme un hauban vivant de poussières miroitantes et écouta le souffle délicat de son exhalation. La joie de son visage se mua, lentement, en une tendresse plus paisible et il chipa sa main délicate dans la sienne, rude, la portant à ses lèvres pour un baise main avant de la déposer sur son cœur, battant faiblement au travers de ses atours. « Et c'est pour moi un immense honneur, que de vous offrir ce cadeau, quoi qu'il soit totalement involontaire. La joie vous pare avec davantage de grâce que le plus beau des joyaux Dame... et je suis vôtre, si vous désirez observer à loisir. C'est bien le moins que je puisse faire, en retour de votre présence, de votre enseignement. Qu'un bref instant, nos cœurs battent à l'unisson....  »
MessageSujet: Re: Au détour d'une prière   Au détour d'une prière EmptyMar 10 Sep - 16:00
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Aegle faisait preuve de beaucoup de reconnaissance. Saresha ressentit une certaine fierté face à cela... Si seulement Märblen avait été là pour voir ça, peut être que l'empereur réaliser qu'il n'avait rien à craindre des sorcières. La belle brune sourit de nouveau en écoutant chaque parole du garde du viron, il était bon de pouvoir se lié avec un homme de manière si subtile, de sentir des émotions forte s'échapper de se lien. Le baise main arracha un long frisson à la sorcière qui entrouvrit les lèvres, libérant un léger soupir qui trahissait le plaisir de ce simple geste qui suintait de tendresse et de respect. La Llorathi déglutit alors que Aegle déposait sa main sur son torse... Au travers du tissus elle pouvait sentir son cœur et au travers de sa peau filtrer une myriade de volutes d'éther. Les mots « je suis vôtre, si vous désirez m'observer à loisir » ne tombèrent pas dans l'oreille d'un sourd, Saresha y voyait là l'accord du soldat pour user de lui pour en savoir plus sur le viron, entre autres choses.

    « Le moment venu, vous m'en direz plus sur vous et les réprouvés... »

Pour l'heure, la sorcière s'avança doucement, laissant sa main remonter jusqu'à l'ouverture de la chemise du soldat. Le regard brillant d'une lueur nouvelle, Saresha effleura la peau visible d'Aegle du bout des doigts avant de tirer sur le cordon de la chemise, agrandissant l'ouverture. Son cœur, elle le sentait à nouveau au travers de sa peau brûlante. Elle comprenait mieux pourquoi Silvine avait désobéis à ses ordres à Beren'thys, pourquoi elle avait secrètement rejoins le réprouvé pour s'unir à lui... La tentation que représentait ces hommes était infini. Plus qu'une attirance physique, c'était aussi une lien psychique intense qui se formait et donnait l'impression à la Llorathi de perdre le contrôle... de perdre toute la volonté qu'elle avait de se forte face à Märblen et son viron. Ne restait juste l'envie de s'abandonner dans les bras de l'homme au regard hétérochrome.

Sans un mot, Saresha vint enfouir son visage contre le gorge d'Aegle tendis que sa main glissait plus loin sous le tissus, glissant contre le pectoral du jeune homme, caressant sa peau avec tendresse. Personne ne les verrait, ne les entendrait... alors pourquoi résister ? Elle n'en avait, de toute façon, pas la force. La profane soupira, soufflant doucement contre le coup du viron avant d'y poser un baiser. Si Märblen avait vu cela, sans doute aurait-il été fou de rage... S'il avait vu la sorcière s’approprier ainsi l'un de ses hommes jusqu'à leur en faire perdre la raison à tout les deux... Sentant que l'homme ne cherchait pas à se dérober, Saresha se glissa contre lui, se mettant à califourchon sur ses cuisses avant de sortir sa main du chemisier pour venir crocheter la chevelure brune du réprouvé. Hésitante pendant une petite seconde, la sorcière fini par abandonner de plus belle pour venir plaquer ses lèvres contre celle d'Aegle, l'embrassant sensuellement. Libre à lui de la repousser à présent... Si lui même trouvait la force de le faire.
MessageSujet: Re: Au détour d'une prière   Au détour d'une prière EmptyMar 10 Sep - 17:26
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Les doigts délicats de la sorcière ressemblait à la morsure du givre sur sa peau naturellement chaude, mais sous ce froid de circonstance se découvrait une autre chaleur, plus ténue, comme une pointe brûlante, venant baigner les palpitations profondes et paisible de son cœur lardé de blancheur hivernale. Réunion de deux extrêmes, en une chandelle noyée, ignée, furieuse, emplissant ses sens, torturant ses nerfs... souffrance indicible qui engourdissait traîtreusement son esprit, le faisant se cabrer et ruer au sein de l'écrin de chair de sa personne. Il était douloureux, presque tyrannique, d'obliger un homme dédié au froid à agir avec tant de chaleur, et pourtant il s'offrait sans rechigner à cet exercice, en compagnie d'une créature de charme et d'une valeur fabuleuse en tout termes. Caresse intangible, caresse sirupeuse, sensuelle, ou tout simplement délicate, qui courait soudain sur le vélin de sa peau marbrée de cicatrices, tels de fins liserés délicatement gravées, à demi argentées d'une cicatrisation chaotique. Des parures parfaitement adaptées à un soldat. Mais guère le temps de s'attarder là dessus qu'elle se rapprochait, visage se nichant dans la courbure racée de son cou...

Ils étaient seuls, fort heureusement, isolés, une véritable chance oui... Il aurait périt de la honte d'être surpris ainsi en un lieu pareil. Et pourtant, il semblait bien qu'il n'y ai aucune raison de continuer à nourrir de telles craintes, surtout en pareil instant. Un souffle, un baisé, une froideur qui continuait de combattre farouchement tandis qu'il faisait glisser l'une de ses mains le long de la taille, la ceignant avec aisance... Là, près, tout près, exactement comme il fallait. Guidé, par elle autant que par l'instinct criant à cette scène, le soldat laissa cette compagne de passion approcher, jusqu'à chevaucher son assise, empoignant le ruissellement héraldique de sa chevelure. Pulpe tendre des lèvres s'écrasant contre les siennes, sa main libre se coulant contre cette nuque délicate qu'il ne rêverait jamais de tordre, et il était là, soudainement, répondant à un baisé initié par une autre.

Valse de sens, valse de chair, tandis qu'il prenait lentement l'ascendant, l'embrassant lentement, langoureusement, passant la barrière velouté de sa bouche pour venir entamer une valse d'une autre sorte, tandis que sa prise sur elle se raffermissait, qu'il la soulevait sans mal du sol, son regard sombre et luisant planté dans le sien à l'instant où il rompait l'échange. Elle était si légère, plaquée contre lui, sa peau fraîche en comparaison de la sienne, ses lèvres rougies... Et ce fut sans la quitter des yeux qu'il recula lentement vers le piédestal, jusqu'à trouver une assise confortable, la faisant redescendre, sans lui laisser l'opportunité de s'esquiver, si tant est qu'elle l'aurait voulut. Quelque chose pourtant lui soufflait que ce n'était nullement le cas. De nouveau, il joignit son souffle au sien, frôlant la peau satinée de sa silhouette aérienne et gracile qui recelait pourtant tant de force, traçant là des arabesques, suaves petits riens qui ne demandaient qu'à se réaliser sous l'étreinte vibrante....

Délaissant un instant ses lèvres il plongea, faim sans fin, sur sa jugulaire, le long de sa gorge, dans le creux de la clavicule....

~ * ~

Il la tenait encore dans ses bras, humant le parfum léger qu'elle respirait malgré la sueur, et l'observait de ses prunelles d'hivers sans fond, luisantes dans la pénombre. Il ne regrettait guère son choix, qui l'aurait fait d'ailleurs ? Avec attention, il vint déposer un baisé dans le creux de son cou, la laissant s'étendre confortablement, alors même qu'il subissait gracieusement le froid de la pierre du temple. La journée été bien avancée, bien plus qu'il ne l'aurait crut, mais elle restait tièdement alanguie là, sans qu'il ne lui prenne l'envie de la chasser. Pour le moment sans nul doute, son farouche instinct de solitaire était fermement ancré, mais le touché attentif l'avait quelque peu émoussé. « Saresha, dame d'ébène...  » Susurra il d'une voix basse et chaude, cherchant son attention dans les affres d'une langueur toute due. Mais hélas, il ne pouvait s'attarder plus, il lui fallait repartir au service de son seigneur... « L'heure se meure et je me vois contraint à l'obéissance à nouveau, l'on m'attend en d'autres lieux. Je ne rêverais cependant de partir sans pouvoir, un instant de plus, contempler l'ambre de vos yeux....  »
MessageSujet: Re: Au détour d'une prière   Au détour d'une prière EmptyMer 11 Sep - 21:54
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Saresha Ner'daryn
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Il n'avait pas cherché à la repoussé, bien au contraire.
Aegle semblait lui aussi se perdre dans cette attirance étrange qui les unissaient. Plus les secondes passaient et plus Saresha réalisait qu'elle était incapable de se contrôler, qu'elle était totalement dans l'incapacité de renoncé au viron. Chaque baisers et caresses sur la peau l'embrasait comme un feu de joie et la sorcière fini par se laisser aller totalement dans les bras chaud du réprouvé.


~ ۞ ~

Vidée de toute ses forces.
Saresha était pourtant une femme endurante. Mais cette fois, tout avait été différent, la jouissance avait eu raison d'elle et la Llorathi  s'était finalement blottit dans les bras de son amant, à demi somnolente. Son corps refusait de répondre, comme s'il avait subit une violente décharge électrique.

Que c'était-il passé ?
Comment expliquer cela ? Ce genre de choses n'était-elle pas censé se produire lorsque de personne s'aimait ? Il n'y avait là, aucun amour, juste deux personnes qui s'était laisser aller à l'ivresse du plaisir. Et quel plaisir... A nouveau la sorcière ne put s'empêcher de penser à Silvine qui avait désobéis à ses ordres pour rejoindre ce réprouvé... C'était donc cela que la jeune sorcière avait éprouvé, c'était cette passion qu'elle avait ressentit au point de ne pas trouver la force nécessaire pour rester sagement dans sa tente, cette passion qui l'avait finalement conduite à la mort ? Un frisson remonta le long de l'échine nue de la Llorathi alors qu'elle retint son souffle, enfouissant son visage contre le torse d'Aegle. Qu'avait-elle fait ? Le regrettait-elle ? Non, elle n'éprouvait ni honte, ni gêne, ni culpabilité. Elle avait agit par instinct et c'était très bien ainsi. Voilà plus de six siècles que la sorcières se contentait d'amants médiocre pour oublier ceux horrible du sabbat. Aegle avait dépasser toutes ses espérances.

Lorsque le réprouvé se décida à paler, usant une fois encore de mot doux et d'un ton mielleux, la sorcière trouva la force de bouger pour se redresser, le libérant de la pression de son corps. Retourner prêt de son maître... La pensée de Märblen brisa brusquement tout le plaisir qu'elle venait de ressentir lors de cet acte charnel parfait. En quelques mots, Aegle venait de tout détruire. Saresha  soupira, la pièce lui semblait froide brusquement, elle croisa les bras contre sa poitrine, frictionnant doucement ses épaules pour se réchauffer... Son corps lui même était redevenu glaciale... Comme si toute forme de joie avait subitement déserté son enveloppe corporel.


    « Retourner voir votre maître... dans quelques jours j'enverrais un oiseaux messager pour venir quérir la réponse de l'empereur concernant votre mère... »


Il réclamait ses yeux. Actuellement dos tourné au réprouvé, Saresha hésita un instant puis finalement, pivota faiblement, tournant le visage pour planté ses incroyables yeux irréel dans ceux de son amant. Pourquoi s'attardait-il sur de tel détails ? Qu'espérait-il voir dans ce regard ? Saresha lui avait donner pendant l'amour toute la tendresse dont elle était capable,, à présent... c'était fini. Elle était redevenu cette femme forte au caractère puissant qui avait tendance à lui causer des problèmes. Son visage bien que neutre laissait paraître dans ses yeux ambré un mélange entre la froideur et la reconnaissance.


    « Merci pour ce moment passé en ma compagnie... Ce fut... très agréable... Plus que je ne l'aurait imaginer pour être honnête... »


La sorcière se décida à sourire faiblement avant de baisser les yeux et de remonter lentement sa robe pour couvrir ses épaules et sa poitrine. Une fois rhabillé, elle se leva, empoignant son voile qui traînait sur le sol et le secoua doucement puis le plia et le glissa dans les mains d'Aegle.

    « Gardez le... en souvenir de se moment unique que nous avons partager. C'est un bien maigre présent... Mais j'espère qu'il saura éveiller en vous un souvenir agréable de ce qui nous a unis secrètement dans cette pièce sous le regard des dieux.»
MessageSujet: Re: Au détour d'une prière   Au détour d'une prière EmptyJeu 12 Sep - 7:35
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Bris d'un cristal magnifié qui volait en éclat sous l'impact de mots qu'il savait être autant de couperets. Il n'avait pourtant pas d'autres choix, quant bien même la langueur de ce moment pouvait être prolongé, que de se contraindre au départ. Il avait des devoirs et sa loyauté maniaque au viron l'aurait taraudé jusqu'à la folie si il avait essayé de résister à ce qui était le plus naturel chez lui : retourner auprès de son souverain. Cela mettait irrémédiablement fin à l'instant outrageusement intense de leurs étreinte, mais il le fallait... une telle attraction, presque fusionnelle, était effrayante autant que magnifique. Un instant de grâce explosant comme les flamboiement de mille galaxies mourantes, et qui s'imprimait sur la chair comme un fer rouge... Le givre de son drapé s'ornait à présent d'une pointe sol irrépressible qu'il ne regrettait nullement, pas plus qu'il n'avait à cœur la cruauté des mots en lui rappelant qu'il était enchaîné par un serment qui dépassait l'être éphémère. Il n'était pourtant pas assez vain, et naïf, pour penser une seule minute que la soudaine fraîcheur entre eux, tandis qu'elle se relevait, était due à la déception de son départ. Non il n'était pas assez optimiste, quoi qu'il la tint en estime, pour croire que c'était autre chose que le fantôme du souverain qui la faisait reculer, la douceur fanant comme la corolle chatoyante d'une fleur rare sous l'hiver... Elle l'aimait, et sans doute qu'à présent, sachant l'attraction qu'il pouvait avoir entre un réprouvé et une sorcière, aurait-elle souhaité de le voir lui à sa place. Ainsi allait-il de la romance, fruit délicieux, suave, sucré... trop peut-être parfois. Il ne regrettait nullement, malgré sa loyauté, d'avoir bu à cette source admirable... Il était l'hiver, et la romance ne l’atteignait guère. Il était le givre, le froid... et se contenterait de ce délicat pétale offert par la fleur : le souvenir brûlant, le regard d'ambre chaud, et le voile qu'elle lui laissait. Même la glace pouvait brûler parfois, lorsqu'elle le voulait.

Il ne pouvait regretter ses paroles, hélas, mais pouvait conserver, ô si précieusement, le son mélodieux de la voix de Saresha. Alors il la laissa aller, se rhabillant également, agissant avec raideur, avec l'efficacité sans personnalité du titre plutôt que de l'être. Il n'était plus temps d'exister semblait-il, cela convenait parfaitement, il craignait un printemps fugace en lui-même... « J'attendrais, Dame  » débuta-il, son regard l'empreinte même d'un lac des monts glacé par Samhain « Le plaisir est tout aussi partagé que la reconnaissance  » Il caressa le voile, l'observant, avant de revenir à son propriétaire « Je chérirais votre présent, soyez en assuré... tout autant que ma mémoire de ce moment  » Un sourire paisible lui vint aux lèvres, et il la gratifia d'un second baise main avant de se retirer, marchant à pas comptés, tranquillement, sans se presser. Son esprit, pour une fois, lui semblait aussi silencieux, aussi mortellement paisible que les eaux prises dans le gel. D'une volonté tyrannique, il étouffait les pensées, bien décidé à ne pas se retourner pour tenter d'arracher une autre pétale à l'héliotrope souffrant en demi ton. Il était l'hiver, non le soleil platiné.
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