| | | Kylia Zraden C’était une belle journée ensoleillée comme il en commençait chaque jour à Döraen. Les rayons dorés faisaient danser les poussières des pavés et habillaient les façades de lumière, laissant dans l’air une impression vivifiante et apaisante. Il faisait certes chaud, mais la brise qui se faufilait entre les rues jusqu’à la place du marché donnait un souffle d’air à l’espace ampli d’étals surmontés de tentures aux couleurs claires et vives. Si Kylia était un marin aguerri, les journées à terre ne lui déplaisaient guère, surtout quand elle devait faire les jours de marché. Malgré l’enfermement relatif et la foule, la jeune aigue se sentait à l’aise au milieu de tout ce petit monde. On n’évitait bien entendu pas les quelques mots plus hauts que les autres et les rires parfois gras, mais le carré dans lequel elle se situait se trouvait déjà beaucoup plus calme.
L’heure du déjeuner étant passée, les heures de grande affluence étaient remisées au lendemain et ne passaient plus que promeneurs et autres commerçants ayant besoin à leur tour de se pourvoir en diverses denrées. La pêcheuse de perles avait congédié la jeune fille fraichement engagée par sa grand-mère, il n’était pas questions d’occuper deux personnes pour le travail d’une seule quand il restait tant de choses à faire à l’atelier ! Profitant du fait que personne ne passait dans l’allée principale et ne puisse la voir, elle s’étira longuement avant de remettre en place son chignon bas dans la nuque à l’aide d’une baguette de bois sombre.
Les après-midis étaient toujours longs, mais une journée à terre restait une journée tranquille. Pas de cordages à ajuster, pas de plongées intempestives, pas de houle et pas de bateaux aux alentours. Elle s’appuya sur la caisse de bois derrière elle, un léger sourire aux lèvres et le regard dans le vague. La matinée avait été fructueuse et les ventes se feraient rares jusqu’en soirée, moment où les gens ressortaient en général afin de profiter des premières heures de fraicheur en même temps que les dernières heures du jour. Avec un peu de chance, quelqu’un viendrait prendre sa place entre temps et elle pourrait elle aussi se dégourdir les jambes à travers les rues de la ville… | | |  Sujet: Au détour d'une perle  Mar 5 Nov - 22:39 |  |
| | Mortighan Galäan Au vu des récents événements sur venus au magistorat et de la tournure qu'avait pris sa dernière conversation avec Aalana, l'érudit avait ressentit le besoin de changer d'air... et surtout de se faire pardonner auprès d'Aalana. Plus sensible et romantique qu'il n'y paraît, le Kheradas avait un goût prononcer en matière de cadeau, il savait toujours ce qui plaisait aux femmes. Alors ce fut à dos de Fel'ary que le grand sage prit le large pour Brimaën là où à ses yeux ce trouvait les plus belles choses pour offrir à son amie de quoi oublier sa rancune à son égard.
Bien plus rapide que le bateau, il fallut seulement deux jours de voyage à dos de dragon pour que l'hybride arrive sur l'île des Aigues, peuple pacifiste fort apprécié par Mortighan. La première chose qu'il fit , fut d'arpenter les différentes boutiques de la ville mais... rien ne lui convient. Ce qu'il fallait à Aalana c'était que chose d'unique, de parfait, tout comme elle. Réfléchissant, l'érudit fini par stopper un vieille homme dans la rue.
« Bonjour mon brave... » il sortit u neyrs de sa poche et le glissa dans l paume du vieillard « dis moi.... Sais-tu où je pourrais des perles de Lothin... ? »
Pendant un instant, l'Aigue fixa le kheradas avant de venir mordre dans la pièce, vérifiant que c'était bien de l'or puis il sourit malicieusement.
« Bien sûr mon seigneur ;... allez donc faire un tour sur le grand marché prêt du port et demander à parler à Kylia, vous ne trouverez pas mieux pour ce que vous cherchez ! »
L'érudit hocha la tête et salua le vieil homme avant de se remettre en marche, filant vers le port comme indiqué par l'aigue. Après une longue marche à tourner en rond et après avoir demander sa route à plusieurs personnes, Mortighan fini par trouver la femme qu'il cherchait depuis un moment déjà. Appuyer contre une caisse, la jolie brune semblait rêveuse, le regard dans le vide. Le Kheradas s'approcha doucement, s'inclinant.
« Lady Kylia... ? »
Il se redressa et planta ses yeux améthyste dans ceux de l'aigue et ajouta tranquillement.
« Navré de vous déranger ma Dame... J'ai entendu dire que vous vendiez des perles... ce que je cherche exactement sont des perles de Lothin, on dit que les perles de la cité engloutit sont les plus belles du continent et que vous étiez en mesure de m'en fournir.... j'ai de quoi payer. » | | | | Sujet: Re: Au détour d'une perle Dim 10 Nov - 10:33 | |
| | Kylia Zraden Les rayons du soleil qui passaient sous la tenture chauffaient agréablement son dos et quelque chose lui disait que si l’après-midi ne passerait pas vite, il aurait le mérite d’être une rupture au calme et agréable dans ses longs séjours en mer. A défaut d’être une journée bien remplie, elle serait toujours plus constructive que les tempêtes, raison de premier ordre pour rentrer à terre et passer de longues heures complètement enfermée derrière de lourds volets de bois. C’était bien là une des particularités de Brimaën. Le temps y était clément et idyllique la majeure partie de l’an, le seul ennuie résidait dans ces infimes moments d’intempéries qui pour compenser un avantage climatique trop évident se montraient des plus violentes. Un joli contraste dont les aigues s’étaient accommodés depuis des siècles.
Tandis que son esprit vagabondait d’un sujet à l’autre, elle remarqua à peine la haute et belle silhouette qui se dirigeait d’un pas digne jusqu’à son étal. Ce fut de voir cette grande stature s’incliner à son encontre qui la fit réagir. S’il y avait bien une chose qui ne lui était encore jamais arrivée, c’était bien qu’on la traite avec les égards destinée à une Lady. Sans faire partie des classes les plus basses de son peuple, elle restait loin de la noblesse ; fille de bonne famille, marin avant toute autre chose, un peu en dehors de certaines conventions que quelques filles de marchands fortunés commençaient à pouvoir atteindre. La seule chose qui inspirait le respect en sa personne –outre le fait qu’elle soit l’une des rares femmes à bord d’un bateau de pêche et sans mari pour son âge sans que cela ne parût lui poser un souci de conscience-, c’était le nom qu’elle portait, celui des fournisseurs de perles et autres gemmes maritimes de sa Majesté des eaux. Et cette renommée, elle se faisait un devoir de la conserver intacte.
Se redressant le plus discrètement possible de la caisse, elle adressa un sourire avenant au Kheradas face à elle. Comme beaucoup d’individus de son peuple, il était imposant et arborait des traits agréables, pour ne pas dire que sa beauté dominait sans aucun doute la totalité des personnes actuellement présentes sur le marché. Il émanait un certain charisme de son être, qui laissait croire volontiers à la jeune aigue que s’il avait été malhonnête, peu de gens s’en seraient rendu compte. Il était rare que ces êtres d’exception ne se mêlent au reste des races qui peuplaient ce monde, pourtant celui-ci ne paraissait ni plus ni moins à son aise au milieu d’inconnus par bien des points différents de lui. Chose qui n’avait rien de désagréable, bien au contraire. Ses yeux améthystes, bien que pouvant se voir parmi les aigues, exprimaient une certaine franchise qui rassura la jeune pêcheuse de perles, qui loin de penser qu’il pût agir de façon déplacée se dit qu’il était simplement au-delà des a priori que l’on pouvait avoir d’une autre peuplade quand on la connait mal.
Elle le laissa s’exprimer –de façon toujours aussi agréable et polie-, non sans un sourire aux lèvres, avant de pencher très légèrement la tête de côté. Les perles de Lothin, l’une des denrées les plus convoitées du marché, qu’elle avait en effet en sa possession. Les pêcher n’était pas une mince affaire, il fallait parfois s’écorcher les mains pour remonter les huitres et en extraire leur précieux bagage ; mais le jeu en valait amplement la chandelle. Et coup de chance pour ce client, Kylia était devenue grâce aux bons conseils de sa grand-mère l’une des meilleures à la chasse à ces véritables petits bijoux des mers, déjà suffisamment rares à elles seules pour donner de façon immédiate et certaine une plus-value à tous les objets qu’elles ornaient. Si au premier coup d’œil, elles semblaient parfois plus grosses que celles plus ordinaires que l’on ramassait en bordure des côtes, il fallait y prêter un peu plus d’attention et l’on pouvait distinguer sans difficulté le grain infiniment plus fin de leur pourtour et leur éclat d’une blancheur telle qu’elles paraissaient bleues loin de la lumière, tout comme les neiges pures et éternelles de certaines régions du monde. Si cela ne lui parut pas étonnant qu’il demande cette qualité de perles, le fait qu’il précise la possibilité du paiement fut étrange. Non pas qu’elle le soupçonna de ne pas avoir d’argent sur lui, mais sans doute par cliché, il semblait à Kylia qu’il était rare pour les Kheradas de ne pas pouvoir payer leur dû.
Une fossette se creusa sur sa joue tandis que son sourire s’élargit sans l’ombre d’un autre sentiment que celui de vouloir être agréable. Après tout, on lui avait dit son nom, il faisait confiance en ses capacités, elle ne pouvait se permettre d’être en deçà de l’image qu’elle donnait sur les marchés. D’une voix chaleureuse, elle répondit en se rapprochant de l’étal, donnant une inclinaison polie de la tête à l’encontre de son interlocuteur :
« En effet, l’on vous a bien renseigné. Je suis flattée que l’on vous ait conduit jusqu’à moi, j’espère que mes perles seront à la hauteur de votre demande. »
Elle se retourna vers la caisse sur laquelle elle était appuyée quelques instants plus tôt et souleva le lourd couvercle de bois pour en sortir une imposante boite sombre qu’elle vint poser sur son étal pour l’ouvrir, avant de la faire glisser doucement vers son potentiel acheteur. De petits compartiments bien arrangés séparaient les perles de différentes tailles afin de rendre le choix plus aisé.
« Voici, Mon Seigneur, quelques merveilles que nos mers procurent. Prenez votre temps, et si je puis vous être de quelques conseils que ce soit, je me ferai une joie de m’y employer. »
| | | | Sujet: Re: Au détour d'une perle Mar 26 Nov - 23:38 | |
| | Mortighan Galäan Chaleureuse et accueillante, l'Aigue ne semblait pas se soucier d'avoir à faire à un Kheradas. Soit, les deux peuples faisaient fréquemment du commerce ensemble mais personne n'était idiot au point d'ignorer la crainte des aigues face aux hybrides. Mortighan fut néanmoins ravi d'être traité comme n'importe quel clients et non comme un pseudo monstre tyrannique, chose qu'il n'était évidemment pas. On lui reprochait bien trop souvent son ouverture d'esprit, l'attention qu'il portait aux autres peuples... Mais sa place au sein de sa communauté lui donnait une totale immunité et aucun Kheradas autre que le roi ne se serait permit d'agir contre lui sous prétexte qu'il agissait et pensait différemment. Là tout l'avantage d'être un noble mais surtout un puissant érudit. Malheureusement, Mortighan savait que cette protection ne durerait pas toujours et qu'un jour viendra où il devrait répondre de ses actes envers son peuple.
Lorsque la jeune femme dévoila le coffre avec les compartiments remplis de perle, Mortighan se pencha et observa le contenu avant de plonger son regard dans celui de la jeune aigue. Les perles étaient sublime et visiblement de très bonne qualité, légèrement bleuté, elles laissaient le kheradas rêveur. Pour sûr qu'Aalana serait merveilleux avec un bijoux orné de perles de Lothin, un luxe que bien des femelles Kheradas ne pouvait s'offrir puisque que rare était les mâles qui faisait le voyage jusqu'ici pour les perles. Morty esquissa un sourire et murmura :
« Puis-je.. ? »
Il tendit la main vers les perles et en saisit une de taille moyenne, l'approchant de son visage et la fit rouler entre ses doigts. Le soleil se reflétait merveilleusement bien sur la surface polis et douce de la nacre. L'érudit souffla un instant et reposa la perle pour en prendre une plus petite, l'examinant de la même manière.
« Elles sont vraiment magnifique... je ne sais pas si vous les pêchez vous même et c'est une excellente surprise de trouver de telles merveilles sur un marché. »
Le kheradas se redressa, croisant les bras sur son torse et fronça les sourcils en fixant les perles à nouveau. Il réfléchissait... que faire de ces perles ? Une broche, un collier, des boules d'oreilles, un peigne à cheveux, une bague... ? Voilà l'un des choix les plus difficile à faire... Les femmes étaient si dur à combler. Et ce bijoux était là dans un but précis... D'une part faire plaisir à son amie, de l'autre il serait l'introduction pour lui avouer ses sentiments. L'hybride tendit la mai, agitant les doigts et lâcha de nouveau.
« Je vais prendre une grosse perle, trois moyennes et une louche de petites. Pour combien de neyrs est-ce que j'en aurais ? »
Il ouvrit son sac et sortit une bourse de neyrs bien garnis qu'il fit sauter dans la paume de sa main. | | | | Sujet: Re: Au détour d'une perle Ven 29 Nov - 17:27 | |
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